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Treefrog, Mirakl, Tehtris : les start-up bordelaises à suivre en 2021
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Treefrog, Mirakl, Tehtris : les start-up bordelaises à suivre en 2021

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Qu'elles oeuvrent dans le secteur des biotech, de la cybersécurité, de l'environnement ou du numérique, ces pépites bordelaises ont fait parler d'elles ces derniers mois et devraient se développer encore en 2021.

— Photo : TreeFrog Therapeutics

Treefrog et son usine de cellules souches

Un pas de géant en 2020 pour la biotech TreeFrog Therapeutics (30 salariés), engagée dans la médecine régénératrice. Elle a emménagé au sein de son premier site industriel à Pessac : un investissement de 2 millions d’euros et 1 200 mètres carrés dédiés à la production en masse de cellules souches, compatibles avec les besoins thérapeutiques, pour le traitement des maladies chroniques (Parkinson, diabète, DMLA, foie, etc.) Après ce déménagement, et en attendant une extension de 5 à 10 000 mètres carrés souhaitée, un autre jalon clé est attendu en milieu d’année 2021 : une levée de fonds, « de plusieurs millions d’euros pour la trajectoire 2022-2025 », annonce Jean-Luc Treillou, cofondateur. Treefrog devrait aussi dévoiler en 2021 le nom de son premier partenaire, un géant de l’industrie pharmaceutique.

Mirakl après sa levée de fonds record

C’est, de loin, le record de l’année 2020. La start-up Mirakl, éditeur de solutions de marketplace, a annoncé avoir bouclé une levée de fonds de 300 millions de dollars (soit environ 255 millions d’euros), menée par le fonds international Permira et ses investisseurs historiques (83North, Bain Capital Ventures, Elaia Partners et Felix Capital). Valorisée à plus d’1,5 milliard de dollars, la jeune pousse parisienne s’est muée en licorne (ces start-up dont la valorisation dépasse le milliard de dollars).

Tehtris, le pépite de la cybersécurité qui se fait un nom

C’est la quadrature du cercle pour les jeunes pousses de la défense : trouver les fonds nécessaires pour financer leur croissance tout en conservant leur indépendance et en garantissant leur souveraineté. La PME Tehtris, experte en cybersécurité et cyberdéfense basée à Pessac (Gironde), est parvenue en novembre à lever 20 millions d’euros. Un record pour le secteur en France, une prouesse pour les deux fondateurs, Elena Poincet et Laurent Oudot.

Toopi Organics œuvre pour une agriculture vertueuse

À Loupiac-de-la-Réole, Toopi Organics a inauguré sa première unité de recyclage et de production de fertilisants à base d’urine. Pour traiter 1 % des 30 milliards de litres annuels français, 200 à 300 unités devront être créées. Toopi Organics développe des partenariats avec des acteurs du BTP, des transports et de l’agriculture, les uns s'engageant sur la collecte, les autres sur la distribution du précieux liquide. La jeune pousse a bouclé sa première levée de fonds pendant le confinement du mois de mars. La famille Mulliez (Auchan) y participe au travers de son fonds Creadev. Très sollicitée, la start-up veut commencera à se déployer en Belgique dès l’année prochaine. Et pourrait atteindre la rentabilité sous deux à trois ans.

Ysopia Bioscience démarre ses essais cliniques aux Etats-Unis

La société de biotechnologies bordelaise, anciennement nommée LNC Therapeutics (20 salariés), a démarré aux États-Unis, un essai clinique pour évaluer Xla 1, son candidat médicament destiné au traitement de l’obésité. Une première réussite pour ce projet initié il y a seulement deux ans. Mais aussi une démonstration tangible que le virage stratégique opéré par l’entreprise en 2018 - délaisser les produits de nutrition pour se concentrer sur le développement de médicaments - était un choix judicieux. La biotech a étoffé son pipeline de médicaments pour traiter d’autres indications, notamment une maladie inflammatoire de l’intestin, et certains troubles de l’humeur. « Sur ces autres axes thérapeutiques, nous aimerions déposer une autre demande de démarrage d’essai clinique, pour au moins un autre programme de notre pipeline, d’ici 18 à 24 mois », affirme Georges Rawadi, directeur général d’Ysopia Bioscience.

Seaturns se nourrit de la houle

Seaturns se donne les moyens de poursuivre ses recherches portant sur la récupération de l’énergie des vagues. Malgré l’épidémie de coronavirus, la start-up bordelaise créée en 2015 veut lever 400 000 euros auprès d’investisseurs privés. Les deux dirigeants, Vincent Tournerie et Gabriel Canteins, comptent utiliser l’énergie des vagues pour produire de l’électricité et assurer le dessalement de l’eau de mer. La levée de fonds va leur permettre de fabriquer un prototype à l’échelle 1/2 de leur engin flottant. Ils ont en effet imaginé un cylindre de 9 mètres de long et 6 mètres de diamètre, tanguant au gré des vagues. À l’intérieur de ce flotteur, une turbine reliée à un alternateur et une pompe qui transforment la houle en électricité et l’eau de mer en eau douce.

Dipongo va jouer sur le terrain des particuliers

Créée à Bordeaux en mai 2017 par Emmanuelle Gras, Dipongo développe une application qui sollicite la créativité des enfants. Commercialisée auprès des professionnels depuis deux ans, l'appli a été proposée gratuitement aux familles pendant le confinement. Un test à marche forcée et concluant : la start-up a déclenché une offre basée sur la conversion de ces nouveaux utilisateurs en abonnés payants. Pour pousser ce virage vers le BtoC, une campagne de financement participatif est lancée sur KissKissBankBank. En quatre semaines, mi-octobre, 2 000 abonnements étaient souscrits.

Inheart vise en plein cœur le marché américain

Pour accélérer son développement commercial et attaquer le marché nord-américain, InHeart a réalisé sa première levée de fonds avec le soutien d’ADI Nouvelle-Aquitaine. Ce tour de table à 3,7 millions d’euros a été effectué auprès d’Elaia et d’Aquitaine Science Transfert. Basée à Pessac, la start-up, spin-off des centres IHU Liryc et de l’Inria, développe une solution logicielle sur le cloud de traitement d’images médicales préopératoires qui fournit au cardiologue un cœur numérique 3D du patient. « Notre ambition est de devenir un acteur majeur de l’électrophysiologie cardiaque, marché de 5 milliards d’euros occupé par des géants de la santé tels que Johnson & Johnson, Abbott, Boston Scientific ou Medtronic », indique Jean-Marc Peyrat, président et cofondateur d’InHeart.

Synapse Medicine à l’assaut des marchés américains et japonais

Développant un logiciel d’aide à la prescription médicamenteuse pour les professionnels de santé, la start-up bordelaise Synapse Medicine (20 salariés) vise le développement à l’international pour 2021. « Ainsi, en plus de consolider notre place de leader français, nous voulons accélérer le déploiement de l’entreprise à l’étranger. Nous ne sommes pas du tout présents en Europe, c’est l’occasion de s’y attaquer ! Nous sommes déjà présents aux États-Unis, avec un bureau à San Francisco et commençons à arriver en Asie de l’Est. Les marchés américains et japonais sont ceux que nous ciblons en particulier », explique Clément Goehrs, cofondateur et PDG de la start-up.

Legalvision Pro réfléchit à la croissance externe

La legaltech bordelaise fondée en 2015 veut passer la vitesse supérieure. Legalvision Pro (25 salariés, 3 M€ de CA en 2019), spécialiste des formalités juridiques, a conclu, en octobre 2020, un tour de table de 3 millions d’euros auprès de plusieurs investisseurs, notamment Portugal Ventures. L'entreprise veut accélérer son développement à l'étranger, à commencer par le marché espagnol et en France, notamment via de la croissance externe. « Afin de grandir vite, nous prévoyons l’acquisition de cabinets de formalités juridiques », explique Loïc Le Goas, son président.

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