Souveraineté et santé : Alain Rousset présentera en octobre son plan d'accélération de la reprise régionale
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Souveraineté et santé : Alain Rousset présentera en octobre son plan d'accélération de la reprise régionale

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À l’occasion de sa traditionnelle conférence de presse de rentrée, Alain Rousset a annoncé le lancement d’un plan régional d’accélération en matière de reprise économique et de transition technologique. Le président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine présentera cette feuille de route à l’occasion de la séance plénière du mois d’octobre. Les entreprises et acteurs de la filière santé y seront largement présents.

Le président de Région Alain Rousset (à droite sur la photo) a rappelé les actions néoaquitaines en faveur de la souveraineté des entreprises, notamment des biotech, citant l'exemple de TreeFrog Therapeutics qui a récemment ouvert son site de production de cellules souches à Pessac. — Photo : JDE

Le président de la Région Nouvelle-Aquitaine a semble-t-il été impressionné par sa récente visite de la jeune PME TreeFrog Therapeutics à Pessac. C’est en tout cas cette start-up spécialisée dans les thérapies à bases de cellules souches qu’Alain Rousset a citée en exemple pour illustrer les forces vives économiques et de recherche régionales. Il s’agissait aussi pour l’élu d’interroger l’intervention et la puissance de la collectivité territoriale en ces temps de reprise d’après confinement. « Comment va-t-on aider Treefrog demain pour qu’elle devienne une ETI du médicament ? Comment on accompagne, en souveraineté, les entreprises ? », a ainsi questionné Alain Rousset.

Chaîne de valeurs médicale

Depuis le lancement de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) Covid-19 en avril, et la mise en place en mai d’un groupe de travail dédié aux questions de santé (médicaments et appareils), la Région martèle ainsi l’urgence de reprendre la main sur une chaîne de valeur médicale. La collectivité se déclare en outre « disponible » pour prendre la compétence dédiée. Pourtant, « nous ne sommes pas à la manœuvre dans le mode d’organisation de la santé, c’est l’État qui en garde la responsabilité », regrette le président. Et de questionner du même coup la méthode, « la tuyauterie », quant à l’attribution des sommes prévues dans le cadre du plan de « France Relance », égratignant du même coup le dispositif confié Bpifrance pour renforcer les fonds propres des entreprises. « Là je suis inquiet. Tout le monde comprendra que la première difficulté de réindustrialisation de la France est que notre dispositif français, où toute l’épargne remonte à Paris est gérée par des grandes structures ou Bpifrance, ne ruisselle pas nos PME. Or ce sont le PME, les ETI, les TPE qui feront le redressement industriel national, qui feront la transition technologique et écologique, y compris d’ailleurs sur la rénovation thermique des bâtiments », a-t-il précisé, évoquant la création de plusieurs « campus » à l’échelle de la grande région pour y regrouper l’ensemble des formations liées aux métiers de la performance énergétique. Trois ou quatre lycées pourraient ainsi être identifiés.

Souveraineté territoriale

« Le problème ne sera réglé, comme en Allemagne, que par des banques régionales d’investissement. Je redis mon souhait que Bpifrance soit régionalisé, avec un accompagnement national pour les très grands dossiers et opérations », a précisé Alain Rousset en appelant à une souveraineté appliquée également au développement des territoires. Aux côtés du domaine du médicament, l’électronique serait ainsi distinguée au rang de secteur à repenser depuis la formation, jusqu’à l’industrialisation. « Il faut que l’on regarde les secteurs de base qui nous donnent une souveraineté. Nous sommes disponibles. Si tout ça passe par des appels à projets au niveau national, ça va se disperser. Or, on voit bien que la priorité, c’est le développement endogène. Transformer nos entreprises écologiquement et technologiquement, s’applique aussi à notre agriculture. Comment ne plus importer de tourteaux de soja OGM du Brésil ou des tomates d’Almería cultivées dans le cadre d’un esclavage d’une main-d’œuvre immigrée ? Comment organiser l’autonomie alimentaire de nos animaux ? », a-t-il poursuivi.

Plan d’automne et micro-usines

Parmi les autres pistes sur lesquelles la Région souhaite « changer la donne du développement industriel et de la transition écologique » et réinvestir dans les chaînes d’approvisionnement et de valeur, l’hydrogène et la méthanisation demeurent prioritaires. « Il faut identifier chaque secteur. Pour la chimie, c’est par exemple se poser la question : comment on sort du pétrole, comme on la biosource ? », a expliqué Alain Rousset. La réponse, ainsi que celles liées aux besoins en compétences nouvelles, à la dépendance vis-à-vis des pays fournisseurs, à la sobriété des ressources, aux achats locaux, etc., seront dans le « plan de transition et de reconquête technologique » que le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine va soumettre aux élus lors de la séance plénière du 5 octobre. Et s’il est donc trop tôt pour en dévoiler les actions et mesures concrètes, la création de « micro-usines » pour reconquérir les bases de médicaments semblent en faire partie.

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