La dénomination "zone de revitalisation rurale" le fait sourire. « Je n’ai jamais eu l’impression d’être perdu au fin fond du Larzac en travaillant et en vivant ici ». Fabrice Caillias est président de Sodal Imprimeurs à Langon, à 45 km de Bordeaux. Il y a d’abord été apprenti à partir de 1987, à l’époque du fondateur Alain Lados. Au fil du temps, il s’est vu confier les postes de chef d’atelier, de responsable commercial et de chef de fabrication. En 1998, Sodal grandit et déménage à quelques centaines de mètres. L’équipe s’étoffe passant de 7 à 17 salariés. « Jamais l’idée de se rapprocher de Bordeaux n’a été évoquée. Notre localisation n’a jamais été vécue comme un handicap. »
Pas non plus de problématiques rurales contraignantes côté ressources humaines : « Nous sommes aujourd’hui 30. La moitié des salariés habite Bordeaux, Talence ou Mérignac. ». Les cycles de travail en 2 x 8, débutant très tôt le matin, permettent en outre aux salariés de ne pas être concernés par la circulation saturée. La dématérialisation est aussi venue faciliter les échanges. « Il est très rare que nos clients viennent ici jusqu’aux machines, à l’exception de quelques graphistes », indique le dirigeant.
2 millions d'euros d'investissement
En 2000, Fabrice Caillias rachète 30 % des parts sociales, puis l’intégralité de l’entreprise en 2007. Celle-ci affiche dix ans plus tard un chiffre d’affaires de 4 M€. A aucun moment il dit avoir été informé des dispositifs relatifs aux zones à revitaliser. « Peut-être qu’en termes d’exonération de taxe professionnelle, cela aurait été possible ». C’est à l’occasion d’un récent audit mené par la CCI Bordeaux Gironde que le président de Sodal imprimeurs apprend que des dispositifs d’aides concernent la situation géographique de son entreprise.
L’imprimerie prévoit pour janvier 2019 un investissement inédit de 2 millions d’euros destiné à « un projet global de transformation de l’outil de production ». « Je ne connaissais pas ces leviers, lesquels concernent l’investissement mais également les 2 ou 3 embauches qui en découleront. Je pense que nous sommes éligibles ».
