Bordeaux
Simon de Marchi (Observatoire de l'immobilier d'entreprise) : « L'immobilier d'entreprise a clairement passé un cap »
Interview Bordeaux # Immobilier # Conjoncture

Simon de Marchi (Observatoire de l'immobilier d'entreprise) : « L'immobilier d'entreprise a clairement passé un cap »

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Simon de Marchi, président de l'Observatoire de l'immobilier d'entreprise de Bordeaux Métropole (OEIB), note une évolution du marché tertiaire bordelais. 2019 sera sans nul doute une année record avec 137 000 m2 de transactions enregistrées pour le seul troisième trimestre 2019.

Simon de Marchi, président de l'Observatoire de l'immobilier d'entreprise de Bordeaux Métropole — Photo : Anne Cesbron

Comment se porte l’immobilier tertiaire bordelais ?

S. de M. : En matière d’immobilier d’entreprise, 2019 sera encore mieux que 2018. Ce sera même une année record. La partie bureaux enregistre une augmentation de près de 40 % par rapport à la même période de 2018. Au 3e trimestre 2019, 137 000 m2 ont été enregistrés pour 244 transactions, contre 99 400 m2 et 238 transactions au 3e trimestre 2018. En 2017, qui était déjà une très belle année, 165 000 m2 de bureaux ont été loués ou vendus. Le marché a nettement passé un cap. Bordeaux confirme donc son statut de métropole très dynamique, avec un marché bien structuré et de nombreux territoires de projets bien identifiés. Les opérations se lancent les unes après les autres. Le cœur de marché de la métropole reste le quartier de la gare avec Bordeaux Euratlantique et ses bâtiments dernière génération. L’ouest de la métropole, avec Mérignac, Pessac et le Haillan, concentre également de nombreux projets avec près de 54 000 m2 de transactions fin 2019. Ce territoire est tiré par deux opérations structurantes qui sont Bordeaux Inno Campus et Bordeaux Aéroparc. La rive droite, avec Bastide Niel et Brazza, est quant à elle un marché d’opportunité. Ces quartiers qui offrent une mixité de locaux d’activité et de bureaux vont se développer en 2020 et prendre leur rythme de vie.

Certains locaux restent encore inoccupés. N’y a-t-il pas trop de projets immobiliers à Bordeaux ?

S. de M. : Pour qu’un territoire reste dynamique, il faut des projets et être capable d’anticiper la demande de demain afin de répondre aux demandes des entreprises qui sont multiples dans le locatif ou l’achat. Les entreprises ont aujourd’hui une vraie appétence pour le neuf et les surfaces inférieures à 500 m2. On pouvait penser qu’aux Bassins à Flot, il y avait trop de mètres carré mais la sollicitation des entreprises autour du digital et des campus a été très forte. Il n’y a aujourd’hui plus de disponibilité sur ces programmes. La Cité numérique à Bègles offre encore des bureaux vacants, mais il faut lui laisser le temps de sa commercialisation. Pour le tertiaire, l’offre disponible à un an s’établit à 129 000 m2 dont 39 000 de neuf. Nous avons moins d’un an de stock, ce qui est peu. Le marché reste donc tendu.

Cette tension se répercute-t-elle sur le prix du marché de l’immobilier des bureaux ?

S. de M. : Dans le neuf, nous assistons à une augmentation des valeurs locatives. Les bâtiments construits sont plus pertinents, et répondent aux besoins des entreprises. Ils offrent plus de confort, des équipements thermiques acoustiques, une modularité et une flexibilité des locaux. Le quartier Bordeaux Euratlantique affiche aujourd’hui des loyers autour de 200 euros par m2. Il y a dix ans, nous étions à 170 euros. Il y a donc eu une augmentation de 30 euros le mètre carré, ce qui n’est pas énorme. Dans l’ouest de la métropole, autour de Mérignac et du Haillan, les valeurs locatives sont un peu moins élevées, entre 145 et 155 euros le mètre carré dans le neuf.

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