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Report du pont Simone-Veil : quels impacts sur l'économie bordelaise ?
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Report du pont Simone-Veil : quels impacts sur l'économie bordelaise ?

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Le pont Simone-Veil, censé relier Bordeaux à Floirac, ne sera finalement mis en service qu'en 2023... au plus tôt. Une mauvaise nouvelle pour certains commerces et grands projets qui se sont structurés autour de la création de ce pont sur la Garonne.

Le report de la mise en service du pont Simone-Veil ne devrait pas arranger la salle multifonctions Arkéa Arena, inaugurée il y a un an à Floirac — Photo : Lagardère Live Entertainment - Agence Rudy Ricciotti

Ce n’est pas tout à fait l’omerta, mais presque : parmi les entreprises situées dans le secteur du futur pont Simone-Veil, rares sont celles qui acceptent d’évoquer le sujet de son report. Initialement prévue en 2020, l’inauguration de l’ouvrage - qui doit boucler la ceinture des Boulevards en reliant Bordeaux à Floirac - ne devrait finalement pas avoir lieu avant 2023. À l’image de l’Arkéa Arena, sollicitée pour cet article, les acteurs économiques concernés ne « souhaitent pas communiquer sur ce sujet ». « Ce retard nous fragilise forcément, alors le crier sur tous les toits nous dessert encore plus », estime un commerçant récemment installé, qui comptait sur le pont pour drainer une clientèle plus importante.

« Cela ne va pas dans le bon sens pour l’immobilier d’entreprise. Tant de moyens ont été investis pour le développement de quartiers comme Euratlantique, où certains projets étaient construits autour de ce pont... », commente Rodolphe de Malet, président de l'Observatoire de l'immobilier d'entreprise de Bordeaux (OIEB).

La clinique du Tondu s’adapte

C'est le cas notamment de la clinique Bordeaux-Tondu, qui déménagera fin février à Floirac. Pas de réaction officielle de la direction mais « la concordance initiale de calendriers - la mise en route du nouveau pont et ouverture de la Clinique rive droite la même année - était un des arguments pris en compte lors du choix de l’emplacement de cette clinique, mais n’était donc pas le seul », apprend-on de source proche de la direction, évoquant aussi le rééquilibrage de l’offre de soins entre rives droite et gauche, et l’accès facilité par la rocade et l’entrée sud de Bordeaux. « Il est évident que le décalage dû au retard de chantier n’est pas une bonne nouvelle en soi mais n’entame pas ni l’ouverture de la clinique fin février, ni le plan de charge de 2019 ».

« Un impact limité »

« Il est certain que, tant que le pont n’est pas ouvert, on se prive des bénéfices de la clinique sur la partie rive gauche la plus proche, et c’est dommage », opine Stephan de Faÿ, directeur général d’Euratlantique. « Dans un quartier nouveau, c’est toujours bénéfique d’avoir un équipement de santé, mais il faut tempérer : la rive gauche est bien fournie en la matière. En somme, avoir le nouveau pont serait mieux mais ce n’est pas non plus une catastrophe », tempère-t-il. C’est d’ailleurs l’impression qui, plus globalement, domine dans l’analyse du responsable de l’une des plus vastes opérations d’aménagement de France, avec ses 738 hectares, dont 386 à Bordeaux et 135 à Floirac. « Je ne vais quand même pas prétendre que c’est une bonne nouvelle mais, dans notre cas, les premiers programmes ne seront livrés que fin 2022 ou début 2023. Donc, cela n’a qu’un impact limité, et on l’a notamment observé mi-janvier lors d’une rencontre organisée par l’OIEB. Nous n’avions jamais eu autant d’investisseurs intéressés, y compris de nouveaux profils qui préféraient, jusque là, miser sur Paris ou Lyon. »

EXERGUE : « Avoir le nouveau pont serait mieux, mais ce report n’est pas une catastrophe » Stéphan de Faÿ, DG d’Euratlantique.

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