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Qui est le bordelais Clay AIR, champion de la reconnaissance gestuelle ?
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Qui est le bordelais Clay AIR, champion de la reconnaissance gestuelle ?

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La start-up bordelaise Clay AIR, créée en 2014 par Jean-Baptiste Guignard et Thomas Amilien et conceptrice d'une solution de reconnaissance gestuelle, a été choisie par le géant américain Qualcomm pour équiper l'ensemble de ses lunettes et casques de réalité augmentée et virtuelle. Un partenariat de trois ans qui lui ouvre des perspectives mondiales.

L'équipe de R&D de Clay AIR est basée à Bordeaux. À sa tête, le directeur général Jean-Baptiste Guignard (au centre, bras croisés sur la photo) — Photo : Anne Cesbron

Au diable les manettes, aux oubliettes les tables tactiles ! Avec le logiciel de la jeune entreprise Clay AIR (31 salariés, chiffre d'affaires non-communiqué), nul besoin de toucher un écran ou une commande pour interagir. Les caméras reconnaissent la main de l’utilisateur pour lui obéir au doigt et à l’œil.

Fondée à Bordeaux en 2014 par Jean-Baptiste Guignard et Thomas Amilien, l'entreprise Hins et sa filiale Clay AIR lancent, en 2015, l’application Clay Music. « Un carton », se souvient Jean-Baptiste Guignard. Ce trentenaire féru de musique, compositeur et enseignant-chercheur en sciences cognitives, ainsi que son associé Thomas Amilien, chef d'orchestre, s’étaient rejoints autour de la thématique de l'humain "augmenté". « Nous voulions contrôler un flux sonore par le geste, pour avoir une vraie interaction en temps réel », explique Jean-Baptiste Guignard.

Découverts par Renault-Nissan

De concerts en démonstrations télévisuelles, le logiciel trouve un écho médiatique retentissant, jusqu'à un appel de Renault-Nissan. Le constructeur automobile est intéressé par Clay AIR pour contrôler les appareils multimédias embarqués dans ses véhicules. Cette collaboration est fructueuse. En parallèle, la société développe des solutions domotiques. « Aujourd'hui le segment automobile représente à peine 10 % de nos clients, et celui de la maison connectée 5 %. Nous les conservons, mais ce n'est pas notre priorité », estime Jean-Baptiste Guignard.

« Nous espérons devenir la solution native de reconnaissance gestuelle de 30 à 50 % d'un marché estimé à 20 milliards de dollars en 2020. »

Clay AIR est concentré sur un troisième segment : celui de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée, « le nerf de la guerre en Chine et aux États-Unis », poursuit le directeur général. Les bureaux commerciaux de Shanghai et de Los Angeles (supervisé par Thomas Amilien, président) comptent aujourd'hui près de vingt collaborateurs. Des effectifs qui pourraient rapidement tripler.

Sur tous les casques de Qualcomm

Tout s'est accéléré il y a un an et demi, quand le géant américain de la technologie mobile Qualcomm a commandé à Clay AIR une solution de reconnaissance gestuelle pour son client ODG. Réactive, la petite structure bordelaise convainc. À tel point qu'en décembre 2018 Qualcomm propose à Clay de devenir sa solution native de reconnaissance gestuelle via un contrat de trois ans. Désormais la brique Clay AIR équipe l'ensemble de ses lunettes et casques de réalité augmentée et virtuelle, vendus à des grands comptes comme HTC, Apple, Facebook, Oculus, Lenovo ou Huawei. « C’est là que ça devient massif. Nous espérons devenir la solution native de reconnaissance gestuelle de 30 à 50 % d'un marché estimé à 20 milliards de dollars en 2020. Notre chiffre d'affaires va être multiplié par 10 ou par 20 », anticipe Jean-Baptiste Guignard.

L'intérêt pour la technologie bordelaise grandit, comme au CES de Las Vegas, où la jeune pousse a noué des contacts avec des marques chinoises. Clay AIR repousse, pour l'heure, les offres de rachat. « Ça a été dur pour nous pendant quatre ans, rappelle le dirigeant. Nous sommes désormais rentables et accumulons les clients. Mais si un jour on devenait Qualcomm ou Apple, l'équipe de Bordeaux serait toujours là. Elle est au centre du process ! »

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