3,5 millions d’euros, c’est le montant de la levée de fonds qu'a bouclé Oncrawl à la fin du printemps. Une opération estampillée « 100 % Sud-Ouest » puisque composée exclusivement d’investisseurs régionaux - Aquiti Gestion et Irdi Soridec Gestion y ont notamment pris part - et bénéficiant du soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine. Pourtant, ce sont bien les frontières régionales que la jeune pousse essaie de dépasser !
« Oncrawl est née en 2013 d’un consortium monté avec Cdiscount sur la base d’une forte conviction technologique : celle du développement des plateformes de données », commente François Goube, cofondateur et dirigeant de l’entreprise. Au départ plus généraliste, Oncrawl se concentre depuis 2016 sur une spécialité : fournir des diagnostics et des tableaux de bord aux e-commerçants et aux médias en ligne (comme Paris Match), qui composent la majorité de leurs 800 clients répartis dans 66 pays, pour leur permettre de piloter leur référencement naturel.
Doubler le CA en 2018
Avec une trentaine de salariés établis entre Bordeaux, Paris et Montréal, Oncrawl poursuit sa progression. Si la société ne communique pas ses résultats, elle prévoit de doubler son chiffre d’affaires en 2018. « Nous essayons de garder un temps d’avance sur un marché - le référencement naturel - qui a beaucoup évolué », reprend François Goube qui a également cofondé, en 2007, la start-up JobiJoba.
« Il se caractérise aujourd’hui par une approche beaucoup plus scientifique. Notre solution aide à prédire le retour sur investissement des actions de référencement naturel, par le biais d'un "crawler" - un robot qui parcourt les pages d’un site - et d'un analyseur, qui suit ce que fait le robot de Google sur les pages de nos clients. Nous savons qu’il est venu tel jour, à telle heure, et à quelles pages il accorde de la valeur. Nos clients comprennent ce qui peut poser problème et réorientent ainsi leurs contenus. »
Sa technologie bien ficelée sous le bras, Oncrawl peut envisager de traverser l'Atlantique, pour s'immiscer aux États-Unis. C’est précisément pour y parvenir que l’entreprise a levé des fonds : « Quand on est des petits Français comme nous, il est indispensable de comprendre et analyser le modus operandi des marchés locaux, d’où notre besoin de financement. D’autant que nous allons tripler notre budget marketing en Amérique du Nord. »
Difficile de grossir à Bordeaux
François Goube continue de piloter Oncrawl depuis Bordeaux, « ce qui n’est pas du tout un handicap dans le cadre d’une expansion internationale », assure-t-il. « C’est la ville française la plus connue dans le monde après Paris. En revanche, nous constatons - comme d’autres - que c’est une ville dans laquelle il est très difficile de grandir pour une entreprise comme la nôtre. On trouve des locaux pour une dizaine de personnes, mais dès qu’on a l’ambition d’intégrer 50 ou 60 personnes, ce qui pourrait être notre cas à terme, c’est très compliqué. On ne trouve des locaux que dans des zones industrielles ; pour une population de cadres trentenaires, ce n’est pas très attractif. Nous avons déjà du mal à trouver de bons profils, c’est donc un vrai problème pour nous. »
