Les 1 200 m2 de bâtiments ne suffiront pas longtemps à contenir le développement d' Activ’Inside, spécialiste de l’extraction d’actifs végétaux, principalement de safran originaire d’Iran et de raisin. La PME de 30 salariés, créée en 2010 au sein de la pépinière de Libourne, et implanté à Beychac-et-Caillau depuis 2016, vit depuis quelques semaines au rythme d’un chantier pour pousser les murs.
L’entreprise, rentable dès son premier exercice, connaît une progression annuelle constante de plus de 30 % depuis huit ans. Elle a ainsi réalisé 6, 30 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019, dont 70 % à l’export. Certes, l’année 2020 a ralenti cette croissance de quelques points, mais le temps de l’atonie mondiale a permis aux trois fondateurs de réaliser une première levée de fonds et d’étoffer leurs équipes. « La période de Covid a agi comme un accélérateur ; les difficultés de déplacement nous ont convaincus d’ouvrir des filiales commerciales aux États-Unis et en Asie », précise Stéphane Rey, directeur technique, conforté en outre par des ventes en forte hausse des extraits de safran sur le segment de la gestion du stress et de la régulation des troubles de l’humeur.
Le marché porteur de la régulation du stress
Cette " sur-performance" sur le marché de la neuro-nutrition, certes liée à l’état d’angoisse mondialisé, doit aussi à la stratégie à l’international d' Activ’Inside, qui réalise 70 % de son chiffre d’affaires à l’export. « Nous récoltons ce que nous avons semé toutes ces années », se félicite à son tour David Gaudout, directeur à l’innovation. Dernier exemple en date pour la PME qui consacre 20 % de ses ressources à la recherche, en juin dernier : le lancement du projet de recherche « Silver Brain Food » et ses 16,3 millions d’euros dédiés à la prévention du vieillissement du cerveau. Mené en collaboration avec les laboratoires universitaires NutriNeuro et Bordeaux Population Health, et d’un consortium industriel, ce projet entend apporter des solutions au déclin cognitif et notamment repousser l’apparition de la maladie d’Alzheimer.
Voir plus loin
Pour financer ses études cliniques, son déploiement au plus près de ses plus importants clients sur les côtes Est et Ouest des États-Unis dès 2022 et en Asie, ainsi que le développement industriel d’une nouvelle technologie, Activ’Inside a ouvert son capital à Aquiti Gestion et Bpifrance à l’occasion d’un premier tour de table de 4 millions d’euros. Une deuxième augmentation de capital ne serait envisagée qu’en fonction d’opportunités de croissance externe. « Depuis toutes ces années nous prenions nos décisions à trois, le nez dans le guidon. Or, pour accélérer nous devons être challengés, nous structurer autour d’une nouvelle vision hélicoptère. Nos deux investisseurs dans le cadre d’un comité stratégique vont nous apprendre de nouveaux fonctionnements et à voir plus loin », reconnaît Stéphane Rey. En ligne de mire : 2025. La PME espère alors être forte de 80 collaborateurs et avoir sécurisé son changement d’échelle commerciale et technologique. « À tous les niveaux, notre ambition est de donner un grand coup d’accélérateur », promet David Gaudout.
