En Gironde, à l'Institut d’Optique d’Aquitaine de Talence et sur le campus de Bordeaux Sciences Agro à Gradignan, les équipes des deux pôles de compétitivité Alpha-Route des Lasers & des Hyperfréquences (Alpha-RLH) et Xylofutur ont accueilli avec soulagement leur labellisation pour quatre nouvelles années (jusqu'en 2022) début février. De quoi permettre de poursuivre leurs projets de soutien aux domaines de la photonique-laser et l'électronique-hyperfréquences pour l'un, et à la filière forêt-bois-papier chimie pour l'autre.
Trouver des financements privés
Depuis leur création en 2005, date de la première phase des pôles de compétitivité en France, ils ont « porté l'ambition de maintenir l'avance des entreprises françaises sur la concurrence mondiale », détaille Hervé Floch, directeur général du pôle Alpha-RLH. « Pour cela nous encourageons les chefs d'entreprises des TPE-PME à travailler en mode collaboratif, à mutualiser leurs ressources, même chose pour les laboratoires de recherche. » Une aspiration portée aujourd'hui par les 260 adhérents du pôle, dont 200 entreprises, à 80 % d'entre elles des PME. Avec un budget de 2 millions d'euros par an, la structure animée par 24 collaborateurs à Talence, Limoges et La Rochelle avance le chiffre d'une centaine de start-up créées et d'une cinquantaine d'entreprises venues s'implanter en Nouvelle-Aquitaine, attirées par cet écosystème technologique dédié à la photonique et à l'électronique. D'autres résultats : 1 063 projets labellisés, pour 1,56 milliard d'euros et 2 500 emplois directs. Une antenne aux États-Unis, une autre en Chine et bientôt une troisième au Japon, probablement à Tokyo, témoignent de l'ouverture à l'international du pôle. Un écueil : des financements français et européens privés trop timides. La convention biennale d'Alpha-RLH, de la CCI Bordeaux-Gironde et du CEA se tient à cet effet depuis 2008 pour aider les PME régionales.
Croiser les filières
De son côté, le pôle Xylofutur avance 223 projets labellisés, dont 153 financés. Fort de 224 membres (61 % de PME), d'une équipe de sept permanents et d'un budget porté à un million d'euros par an, ils soutiennent désormais leurs actions sur cinq régions : Nouvelle-Aquitaine, Auvergne Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Pays de la Loire. « Notre territoire de labellisation s'élargit », se félicite Marc Vincent, directeur de Xylofutur, dont des antennes vont être hébergées dans l'Ain au sein du pôle Plastipolis. « Les entreprises du plastique souhaitent intégrer de plus en plus de matériaux bio-sourcés, nous allons donc croiser les filières », annonce-t-il. À Nantes, Xylofutur s'installe au sein de l'école supérieure du Bois et pourrait faire de même à Épinal (Vosges). Cet été, Xylofutur déménagera dans un bâtiment en restauration au sein de Bordeaux Sciences Agro, en voisin de nouveaux arrivants : l'antenne du pôle occitan Agri Sud-Ouest Innovation, actuellement à Pessac, et celle du pôle rhonalpin Cimes pour travailler sur des thématiques communes, notamment les systèmes mécaniques intelligents.