« Ah oui, mais à Toulouse, ils ont l'aéronautique ». Si rivalité avec notre voisin occitan il y a, le sujet de l'industrie aéronautique en est l'un des ferments. Et la capitale girondine - plus largement la Nouvelle-Aquitaine - se décarcasse pour combattre cette idée reçue et prouver qu'ici aussi, on est des champions de l'aéronautique ! Vous pourrez le lire dans notre dossier Grand Angle, elle a fait de la maintenance une spécialité locale avec une myriade d'artisans à l'œuvre : de Dassault Aviation à Sabena Technics en passant par des acteurs étatiques comme la Dmaé. Depuis quelques années, la région peut même se targuer de disposer d'un gigantesque pôle de formation dédié à Latresne, l'Aerocampus Aquitaine. Il manquait encore un élément pour rassasier l'écosystème local, la cerise sur le gâteau : une cité des savoirs aéronautiques et spatiaux.
Dès 2021 débutera à Mérignac la construction de « Tarmaq », vitrine des savoir-faire aéronautiques. 36 000 m2 seront bâtis sur un terrain de 10 hectares, pour un investissement de 73 M€. Il fallait bien ça pour tenir la dragée haute à Aeroscopia à Toulouse et au musée de l'Air et de l'Espace du Bourget. Avec ce gigantesque site, dédié à la fois au tourisme industriel et au patrimoine aéronautique régional, la Nouvelle-Aquitaine est allée chercher ce qui lui faisait cruellement défaut : l'attention du grand public. Elle lui promet une immersion complète dans l'univers de l'aviation. Mini aéroport, tour de contrôle et démonstration d'aéronefs à l'appui.
Le succès de la Cité du Vin, l'autre spécialité du Bordelais, aurait-il inspiré l'Aerocampus Aquitaine, à l'origine du projet ? A n'en pas douter… D'ailleurs, « Tarmaq » s'y voit déjà. « Pour être rentables, nous devons atteindre 250 000 visiteurs par an. La Cité du Vin est à 400 000 », souligne Jérôme Verschave, directeur général de l’Aerocampus. Allez, chiche !
Ce billet a été publié dans Le Journal des Entreprises édition Bordeaux n°374, septembre 2018.
