Bordeaux accueille la RoboCup 2020 en juin, donc vos robots vont "jouer" à domicile. Quels sont les enjeux pour la filière robotique locale ?
Olivier Ly : Les chercheurs et étudiants de l’équipe Rhoban remportent la compétition depuis quatre ans. C’est une fierté, tout comme celle d’avoir participé à cette candidature qui porte l’enthousiasme des juniors pour la robotique en France : en trois ans, le nombre d’équipes participantes à la RoboCup est passé de quasi rien à 400 ! Les enjeux ? C’est d’abord un beau spectacle pour tous ceux qui aiment la technologie. C’est aussi un rendez-vous BtoB où l’écosystème local va se réunir : French Tech, Digital Aquitaine, Aquitaine Robotics, Bordeaux Sciences Agro… Chacun pourra organiser des rendez-vous d’affaires, de recrutement, et pourra aller à la rencontre des équipes qui seront bien occupées mais qui apprécient ces temps d’échanges. Ce segment BtoB n’était pas si développé lors des précédentes éditions.
Pensez-vous remporter la compétition ?
Olivier Ly : Plus qu’une compétition, la RoboCup c’est une communauté. Nous accueillons des équipes que nous connaissons bien, nous nous mélangeons aux Brésiliens, Russes, Chinois… ainsi que le fait le milieu de la recherche. Tous nos codes sont en open source. Notre objectif n’est pas de remporter un trophée, mais bien de faire monter le niveau.
Votre laboratoire est également actif en matière de robotique agricole. Cette spécialité sera-t-elle présente à la RoboCup ?
Olivier Ly : Notre approche concerne notamment le bio : comment passer à l’échelle industrielle pour faire baisser les coûts et démocratiser la distribution ? Nous travaillons par exemple aux côtés d’un gros producteur qui n’a pas de solutions techniques pour désherber ses 1 800 hectares dans le sud des Landes. La Farming RoboCup sera l’occasion de découvrir les robots qui permettent de cultiver de manière plus chirurgicale.