Meditect, l’appli contre le fléau des faux médicaments
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Meditect, l’appli contre le fléau des faux médicaments

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Elue meilleure start-up tech européenne en 2018 par le prestigieux Massachusetts Institute of Technologies MIT, Meditect permet aux patients d’authentifier les médicaments qu’ils achètent.

Loïc Bernard, manager général Afrique d’Upsa, est l'un des clients d'Arnaud Pourredon, cofondateur de Meditect. — Photo : DR

Le créateur

Après des études de médecine à l’université de Bordeaux, Arnaud Pourredon a passé un an au Népal, où il a découvert le fléau des faux médicaments. Le jeune homme en est revenu avec une envie farouche : celle d’assurer la traçabilité des médicaments dans les pays en développement, pour pouvoir lutter contre les contrefaçons et, in fine, améliorer les soins pour les patients locaux. En octobre 2017, à Bordeaux, il participe au congrès de médecine « When Doctors Meet Hackers », durant lequel il présente son idée d’application pour authentifier les médicaments. Il remporte le prix Nouvelle-Aquitaine. Dans la foulée, il fonde Meditect à Pessac, avec son ami d’enfance Romain Renard, qui est titulaire d’un master de finance et stratégie de Sciences Po.

Le concept

En Côte d’Ivoire, par exemple, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que jusqu’à 30 % des médicaments distribués sont des contrefaçons. En Guinée, deux tiers d’entre eux seraient achetés dans la rue, toujours selon l’OMS. Pour lutter contre cet état de fait, qui met en péril la santé des malades et pénalise la filière pharmaceutique, l’application Meditect est un concept très simple : le médicament se voit attribuer un numéro de série unique par son laboratoire. Ce numéro est ensuite inscrit dans la blockchain Meditect. Il est réceptionné et certifié par le pharmacien, puis par le patient lui-même, qui scanne sa boîte via l’application. Il acquiert ainsi immédiatement la certitude que son médicament est authentique, mais se voit également récompensé par un forfait de données lui permettant d’aller sur internet depuis son smartphone, ce qui est rendu possible grâce à un partenariat avec des opérateurs téléphoniques locaux.

Les perspectives

Pour l’heure, Meditect est présent dans cinq pays d’Afrique francophone, dont la Côte d’Ivoire où l’entreprise compte une succursale. Quatre autres pays de la même région devraient s’ajouter l’an prochain, avant une ouverture aux pays d’Afrique anglophone en 2021. « Nous souhaitons continuer de proposer notre solution aux pharmaciens sur place, qui nous accueillent le plus souvent très bien car le phénomène des contrefaçons y est parfaitement connu. Et les initiatives pour le contrer rarissimes… », précise Arnaud Pourredon. Pour ce faire, Meditect, qui compte onze salariés, entend doubler son équipe d’ici 2020. Côté clients, la start-up a obtenu la confiance d’Upsa, qui produit l’Efferalgan, médicament le plus consommé dans la région. Deux autres laboratoires devraient lui emboîter le pas rapidement.

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