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Libu met le bien-être professionnel en lumière
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Libu met le bien-être professionnel en lumière

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La start-up Libu a pour ambition d’améliorer, par une technologie d’éclairage brevetée, le bien-être au travail. Installés à l’Institut d’Optique de Pessac, ses deux fondateurs, au moment de livrer leurs premières commandes, réfléchissent déjà à la suite.

Manon Loustau et Tinou Seguin, fondateurs de Libu — Photo : Romain Béteille

Pour un profane, ça ressemble à une lumière en plafonnier tout à fait classique. Pourtant, la technologie développée par Tinou Seguin et Manon Loustau, 52 ans à eux deux, change d’intensité au cours de la journée pour s’adapter à l’horloge biologique avec un but : diminuer le mal-être au travail. Les deux ingénieurs, installés à l’Institut d’Optique de Pessac et accompagnés par Unitec depuis 2018, ont transformé leur projet d’étude en start-up, Libu, qui honorera ses premières commandes en juin prochain.

Thérapie lumineuse

"Nous avons constaté que l’éclairage était une problématique récurrente dans les entreprises, notamment celles qui avaient déjà engagé des démarches pour améliorer le bien-être au travail de leurs salariés", expliquent les fondateurs. Une étude publiée en 2012 par des chercheurs de Yale mettait déjà en corrélation le rythme circadien et le système immunitaire. "Notre système lumineux permet de fournir la bonne lumière en fonction de l’heure de la journée et d’agir sur la santé", continue Manon Loustau.

Si les dalles lumineuses sont fabriquées en Asie, les cartes électroniques et le boîtier "made in Libu" sont assemblés par l’entreprise Synergy, basée à Pessac. Ils ont été testés pendant trois mois en "conditions réelles" chez Legrand (Limoges), WorldCast System (Mérignac) et à l’Institut d’Optique auprès d’une vingtaine de personnes, et les résultats obtenus (-25 % de stress, baisse de la somnolence, augmentation de l’humeur et de la qualité du sommeil) servent de promesse aux deux ambitieux créateurs.

Libu vise d’abord les entreprises et administrations publiques, notamment via un réseau de prescripteurs (des entreprises comme Eos Concept, avec qui la start-up collabore, recommandant l’achat de produits), en développement depuis janvier. Le potentiel dans le tertiaire est déjà prometteur : selon des données de l’Association Française de l’Éclairage, 80 % des installations d’éclairage y seraient obsolètes. Pour 2021, la start-up a constitué un "portefeuille d’affaires d’environ 60 000 euros auprès d’une quinzaine de clients. Nous visons un chiffre d’affaires de 200 000 euros".

Vers le BtoC ?

Accompagnés par la Région (80 000 €) et un prêt d’Aquiti Gestion (60 000 €), Tinou et Manon ne ferment pas la porte à une levée de fonds fin 2021 et envisagent quatre embauches (technique et commercial) d’ici à 2022. Libu travaille déjà sur la suite : adapter sa technologie aux horaires atypiques (notamment le travail de nuit), pour lesquels elle envisage une expérimentation clinique, "avec pour but d’adresser d’ici 3 ou 4 ans le marché de l’industrie".

Enfin, et même si l’idée est moins mûre, la start-up réfléchit déjà à évoluer vers le marché BtoC, histoire d’intégrer les nouvelles habitudes. "Les entreprises sont plus attentives à l’aménagement des postes de travail. La crise sanitaire est un catalyseur de démarches, et ça reste cohérent avec la réduction des surfaces de bureaux". Même si les secteurs du numérique ou de la santé sont des cibles privilégiées, Libu ne s’interdit aucune piste, et assure que "des discussions avec de grands groupes sont déjà ouvertes".

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