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Les ascenseurs de SSA au septième ciel
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Les ascenseurs de SSA au septième ciel

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À Eysines, en Gironde, SSA conçoit des systèmes d'ascenseurs haut de gamme. Son dirigeant Vincent Thibault a fait le choix de sous-traiter une partie de sa production sur-mesure à un partenaire amiénois. Avec cette nouvelle souplesse, la PME espère rapidement doubler son chiffre d'affaires.

Le concepteur de systèmes d'ascenseurs SSA a fait le choix de sous-traiter à l'amiénois WN la production de ses pylônes (structure métallique dans laquelle est installée l'ascenseur) prêts-à-poser — Photo : SSA

Si l'habit ne fait pas le moine, SSA est la preuve que les locaux ne font pas le succès de l'entreprise. Quand on passe devant le modeste bâtiment de cette PME (25 salariés, 3,3 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2018) à Eysines, difficile de croire qu'elle installe ses ascenseurs sur-mesure dans des palaces à Monaco, de somptueux immeubles haussmanniens ou encore le château de Saran, appartenant au groupe LVMH… D'ailleurs, lorsque Vincent Thibault a repris l'entreprise en 2006, la partie était loin d'être gagnée.

Créée en 1985 par un ferronnier d'art, la société spécialisée dans l'adaptation d'ascenseurs n'était pas au mieux de sa forme. De son côté, Vincent Thibaut, un DESS de reprise d'entreprise en poche, s'était donné une dizaine d'années pour atteindre son objectif. « Je travaillais à ce moment-là dans un cabinet de conseil et la loi De Robien – imposant la réalisation de travaux de mise en sécurité pour tous les ascenseurs mis en service avant 2000 – venait de passer. Nous faisions des estimations du montant des travaux nécessaires pour la mise aux normes », raconte-t-il.

Diversifier la clientèle

Appâté par le marché qui s'offre à lui, il déniche SSA, que son fondateur proche de la retraite cherche à céder. Le jeune repreneur opère alors quelques changements. En trois ans, l'équipe de 25 salariés est entièrement renouvelée. Et, en 2010, la PME décide de s'attaquer au marché des ascenseurs neufs pour compléter ses activités de maintenance et de modernisation des appareils existants. Une prise de risque qui s'est avérée payante puisqu'elle représente aujourd'hui la part la plus importante des 3,3 millions d'euros de chiffre d'affaires réalisés en 2018.

Surtout, Vincent Thibaut s'échine à sécuriser son activité en diversifiant sa clientèle. « Aujourd'hui nous travaillons avec tous les majors du secteur, comme Otis, ThyssenKrupp, Koné et Schindler, ainsi qu'avec des géants du BTP comme Bouygues et Vinci », souligne-t-il. SSA a également décroché un important marché auprès de la SNCF pour remplacer les pylônes d'ascenseurs de ses gares en une seule nuit, lors des arrêts de circulation.

Relocaliser la production

Météo au beau fixe pour l'entreprise, à un nuage près : une sous-capacité de production. « Cela aurait nécessité un investissement dans l'outil productif que nous n'étions pas capable de faire, et je n'ai pas voulu ouvrir le capital ». SSA fait alors le choix de se concentrer sur l'ingénierie et sur une petite partie de la production qui continue à faire tourner l'atelier, et de sous-traiter le reste de la production. Un premier essai peu concluant avec une entreprise espagnole plus tard, SSA rapatrie sa production en France.

Elle noue un partenariat avec l'amiénois WN, né de la reprise de l'ancienne usine Whirlpool par Nicolas Decayeux. WN assurera toute la fabrication des pylônes, accompagné par le bureau d’études de SSA. Ensemble ils viennent de livrer le premier pylône de la nouvelle gare de Nantes, imaginée par Rudy Ricciotti. « Maintenant que nous ne sommes plus limités par notre capacité de production, nous devrions doubler notre chiffre d'affaires », se réjouit déjà Vincent Thibaut.

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