L'Electrolyse : Le sous-traitant aéronautique dans la course

L'Electrolyse : Le sous-traitant aéronautique dans la course

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Spécialisée dans le traitement et le revêtement de surface de pièces aéronautiques, L'Electrolyse, qui a doublé son nombre de salariés en 10 ans, investit massivement pour moderniser ses équipements et anticiper les réglementations européennes sur l'usage de produits chimiques.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Le mastodonte trône au coeur de l'usine de Latresne. Une ligne automatisée de 40 mètres de long, capable d'enchaîner dans des bains séparés, les multiples opérations nécessaires au traitement de surface de pièces d'aérostructures: anti-usure, anti-corrosion, conductibilité électrique, isolation... Actuellement à l'assemblage, cette nouvelle ligne robotisée, après une phase de qualification, sera opérationnelle fin 2015. Conçu par les ingénieurs et les experts du pôle développement et technologie de L'Electrolyse, ce nouveau process de traitement des pièces se revèle unique, à la grande satisfaction de Dominique Sentagnes, président de la société. « Cette nouvelle ligne va nous permettre de traiter désormais des pièces de grandes dimensions et circulaires, mais également et surtout, de pouvoir utiliser des produits chimiques de substitution ».




Anticiper la directive européenne

Comme toutes les entreprises du secteur du traitement de surface, L'Electrolyse sera soumise en septembre 2017 à la réglementation européenne Reach qui régule et même bannit l'usage de certaines substances chimiques. « Cette réglementation va impacter toutes les entreprises du secteur. Nous avons choisi de l'anticiper. D'autant plus que nos donneurs d'ordre dans l'aéronautique (Dassault, Safran, Airbus...) tiennent d'ores et déjà compte de cette réglementation dans leurs nouveaux programmes. En investissant 3 millions d'euros dans cette nouvelle ligne robotisée, nous pouvons offrir au marché des installations qui n'existent pas », explique Dominique Sentagnes. De plus, cette modernisation entre en correspondance avec une autre réglementation américaine: les audits Nadcap du PRI (Performance Review Institute) sur la traçabilité des produits, qui justifient d'autant l'engagement financier de cette société.




Un plan d'investissement sur trois ans

Cette nouvelle installation s'inscrit pour l'entreprise dans un vaste plan d'investissement initié depuis trois ans. Avec un effort conséquent sur la valorisation des déchets spéciaux, activité qui représente, en parallèle de celle du traitement de surface, près de 20 % du chiffre d'affaires de L'Electrolyse. Ainsi, au niveau des équipements de l'usine de Latresne, 1,5 millions d'euros ont permis en 2012 la création d'une plateforme de valorisation pour satisfaire le marché des métaux stratégiques, avec un process d'hydrométallurgie permettant de récupérer des substances chimiques telles que le cobalt, le nickel... De plus, en 2013, avec un budget de 1,5 M?, l'entreprise a étendu ses locaux et gagné près de 1.500 m² de surfaces afin d'installer une nouvelle ligne de peinture. Enfin, en parallèle, une enveloppe de 6 millions d'euros a été dédiée au développement de Lelma, filiale de L'Electrolyse et Mecachrome, créée en 2012 et implantée à Tanger (Maroc), dédiée également au traitement de surface dans l'aéronautique. Depuis 2011, L'Electrolyse oeuvre également à améliorer sa compétitivité. Retenu par le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) parmi plus d'une centaine d'entreprises françaises, ce sous-traitant de l'aéronautique a participé à trois opérations, deux dans le cadre du programme Aerolean'k avec la Sogerma et Composites Aquitaine afin d'améliorer leur productivité et leurs flux, et une au sein du programme Comètes avec Airbus DS sur des aspects commerciaux et ressources humaines. Selon Dominique Sentagnes, « ces programmes ont notamment permis de réaliser des gains sur l'OTD (On Time Delivery) et l'OQD (On Quality Delivery) ».




Usine du futur

Poursuivant cette démarche d'optimisation des flux et des postes de travail, L'Electrolyse a été retenue dans le cadre de " L'Usine du futur ", programme de soutien et de développement des entreprises proposé par le Conseil régional d'Aquitaine. « Il va ainsi nous permettre de travailler sur des aspects de robotisation, de conditions de travail des salariés et l'appropriation du numérique par le personnel ».

L'Electrolyse



(Latresne) Psdt: Dominique Sentagnes Chiffre d'affaires: 10 millions d'euros 130 salariés (+ 40 pour Lelma-Tanger) 05 56 20 74 40 www.lelectrolyse.fr