Olikrom, une entreprise bordelaise spécialisée dans la production de pigments intelligents qui peuvent changer de propriétés et notamment de couleur, en fonction de l'environnement extérieur (lumière, température, pression), vient de signer un accord stratégique avec Eiffage Route. Cette filiale du géant du BTP qui réalise de nombreuses infrastructures routières dans le monde, devrait notamment tester l'utilisation de pigments photoluminescents pour améliorer la visibilité des marquages au sol la nuit et en conditions météo dégradées. « Nous espérons faire les premiers essais d'ici un an », précise Jean-François Letard, le fondateur et P-dg d'Olikrom. Cet accord stratégique s'inscrit dans une collaboration plus large. En effet la start-up travaille déjà depuis quelques mois avec Eiffage, mais aussi Total et l'Institut français de sciences et technologies des transports (Ifsttar), sur un projet baptisé I-Street, lauréat de l'appel à projets "Route du futur" lancé par l'Ademe et le Commissariat général à l'investissement.
Mener un projet industriel en Aquitaine
« Ceux sont vraiment de bonnes nouvelles pour Olikrom qui, pour son deuxième exercice, affiche un résultat net positif », se félicite le P-dg qui ne souhaite toutefois pas communiquer son chiffre d'affaires, réalisé à 50% à l'export . « Nous travaillons pour 70 grands industriels tous secteurs confondus dont Airbus, Safran et Eiffage. Mon ambition est de mener un véritable projet industriel ici en Aquitaine, ajoute Jean-François Letard. Je souhaite créer un site industriel ici dans la métropole. Je suis d'ailleurs à la recherche d'un terrain pour bâtir une usine de 2.000 m² et y installer la production. » Une levée de fonds d'un ou deux millions d'euros est à l'étude. « C'est une réflexion mais il y a d'autres solutions possibles », précise-t-il. Actuellement, Olikom qui emploie dix personnes, conçoit et produit à Pessac les fameux pigments intelligents et les intègre elle-même aux produits finis (peintures ou encres) vendus aux industriels qui les utilisent pour lutter contre la contrefaçon ou pour contrôler la sécurité des pièces, en aéronautique notamment. L'entreprise sera d'ailleurs exposante au salon du Bourget en juin.
