La transformation digitale : une marotte pour la plupart des banques, dites traditionnelles, dont le business est chamboulé depuis plusieurs années par leurs concurrents pure-players (ces banques 100% en ligne, à l’instar de Boursorama ou Fortuneo). Et le Crédit Agricole d’Aquitaine n’échappe pas à la règle. Jack Bouin, directeur général de la caisse régionale, ne boude d’ailleurs pas son plaisir devant la presse : « Nous sommes devenus la première banque mobile avec l’application Ma Banque. 62% de nos produits seront disponibles en ligne à la fin du premier semestre 2018. Nous voulons bien sûr atteindre les 100% ».
Pour autant, si l’année 2017 a été marquée par un fort virage dans le digital, la banque continue de croire dur comme fer aux attributs de son bon vieux réseau physique. Et l’affiche clairement : « Nous ne fermerons aucune agence. Au contraire, nous avons choisi d’investir dans nos agences », assène le directeur général. En 2018, 20 millions d’euros seront consacrés à leur rénovation. Quant aux effectifs (2606 salariés en Aquitaine), il a assuré ne pas envisager de réduire la voilure. « Nous sommes attachés au modèle de banque universelle et nous nous développons dans ce schéma, alliant à la fois le digital et l’humain », commente Jack Bouin.
Les agences mobiles
Pour preuve, la caisse régionale veut même multiplier les points de contact avec ses clients, fidèles ou potentiels. Dès cette année, deux agences mobiles sillonneront les routes aquitaines à la recherche de zones isolées, des quartiers où le Crédit Agricole n’est plus… ou pas encore. « Nous allons aussi mettre en place des agences éphémères », détaille Jack Bouin. Une façon de prendre la température afin de mieux décider si cela vaut le coup d’ouvrir une agence de façon plus définitive. Les yeux rivés notamment sur la périphérie bordelaise : « le long de la rocade, là où ça construit », résume Rémi Garuz, président du Crédit Agricole d’Aquitaine.
L’accent sera également mis sur les « points verts », des commerces partenaires où les clients du Crédit Agricole peuvent effectuer des retraits d’espèces ou déposer des chèques. L’objectif est de doubler leur nombre pour atteindre 500 « points verts » d’ici 4 ans.
La mutation du siège actuel
Quant à son vaisseau amiral, son nouveau siège social situé dans le quartier des Bassins à flot, sa construction devrait être achevée (dans les temps) pour un déménagement prévu à la Toussaint 2018. Le projet aura coûté environ 50 millions d’euros. Quant au siège actuel, situé sur les boulevards en plein cœur de Bordeaux, il a été divisé en deux lots. Le Crédit Agricole d’Aquitaine a lancé un appel à projets pour la mutation du site Wilson. Plus de 70 dossiers ont été retirés et les plis seront ouverts mi-mars. Quant au deuxième lot, « nous n’avons pas encore pris de décision », précise Jack Bouin. A en croire la flambée immobilière à Bordeaux, les locaux devraient trouver preneurs… Des bienfaits du « brick and mortar » !
