Un "bijou connecté, esthétique, pour réduire l’insécurité au quotidien" : en quelques mots, Ludivine Romary résume l’intention de MyEli. Ce petit bracelet en laiton paraît, à première vue, tout à fait anodin : il ne l’est nullement. Une pression sur l’élément central déclenche diverses actions préprogrammées, au choix : une alarme qui peut effrayer un agresseur, un SMS envoyé avec les coordonnées géographiques à des contacts de secours. Il est également possible de lancer un enregistrement audio, via un smartphone.
"Tout est parti d’un projet que l’on devait mener en 2018, alors que j’étais encore étudiante en école de commerce, à l’INSEEC de Bordeaux", commence la jeune entrepreneuse. "Pour valider le master 2, il nous fallait imaginer une start-up innovante. Nous étions en pleine affaire Weinstein, Metoo, Balancetonporc… Nous prenions conscience de certaines choses, et notamment du fait que nous ne devrions plus à avoir à envoyer un SMS à nos amies pour leur dire que nous étions bien rentrées après une soirée, par exemple".
Collaborations locales
Ludivine Romary commence donc à développer l’idée de MyEli, en parallèle de ses études puis à temps plein depuis octobre 2020. Incubée à Bordeaux Technowest, sa start-up collabore avec le Centre aquitain des technologies de l’information et électroniques (CATIE) et le Centre d’ingénierie des systèmes en Télécommunications, électro magnétisme et électronique (CISTEME), également basé à Bordeaux.
Naissent alors les premiers prototypes, qui amènent notamment à confectionner un bijou capable d’activer l’appel au secours même si le portable de la victime n’est pas à sa portée immédiate, jusqu’à 30 mètres de distance. Une vingtaine de bêta-testeurs ont ensuite permis notamment de développer une application pensée avec l’agence bordelaise Mink. MyEli est aujourd’hui entré en phase de production, fort de 300 précommandes. La partie électronique est fabriquée à Bordeaux par Synergy, le bijou lui-même en Ardèche. "MyEli est initialement conçu pour les femmes, mais nous élargirons rapidement notre gamme aux hommes, avec des bracelets en cuir pensés sur le même principe", poursuit Ludivine Romary.
Présent au CES 2022
À l’heure actuelle, la production de 2 000 bijoux est lancée, mais les carnets de commandes pourraient bien être prochainement noircis : l’entreprise a été retenue pour participer au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, le plus prestigieux salon mondial du secteur qui se tiendra du 5 au 8 janvier 2022. De quoi engranger les contacts aux États-Unis en particulier et à l’étranger en général, où MyEli souhaite aller chercher des marchés.