Bordeaux
L'agence de social média OTTA stimulée par la crise mais prudente
Bordeaux # Information-communication

L'agence de social média OTTA stimulée par la crise mais prudente

S'abonner

L'agence bordelaise de conseil en stratégie digitale et social media OTTA clôture l'année avec la signature de quinze nouveaux budgets. Mais sa fondatrice, Stéphanie Laporte, reste prudente pour l'année à venir.

Après quelques semaines de ralentissement, l'activité de l'agence de social média OTTA, dirigée par Stéphanie Laporte, a connu une forte croissance. — Photo : Audrey Singh

Après le déni, la sidération. C’est ainsi que Stéphanie Laporte, fondatrice de l’agence bordelaise OTTA, spécialisée dans le conseil et la formation en stratégie digitale et le social media, interprète les réactions de ses clients quelques jours après l’annonce du premier confinement. "Dans un premier temps, les annonceurs ont tout figé. Les campagnes qui devaient débuter ont été stoppées net", raconte la dirigeante. "Même au niveau de nos missions de community management (promotion d'un produit ou service sur les réseaux sociaux, NDLR), nous avons conseillé à nos clients d’arrêter car le public n’était pas disposé à recevoir de messages commerciaux à ce moment-là".

Un coup dur évidemment pour cette entreprise bordelaise (20 salariés, 1 M€ de CA en 2019) créée en 2013 mais qui conforte la dirigeante dans le choix de son modèle économique. En effet, l’agence n’est pas rémunérée au pourcentage sur les montants investis par les annonceurs. "Nous avons été parfaitement à l’aise avec le fait de dire à nos clients d'arrêter les campagnes. Nous sommes une profession de conseil donc nous vendons du temps", justifie-t-elle.

Quinze nouveaux clients

Après la paralysie a suivi un redémarrage - un peu plus tardif qu’attendu - sur les chapeaux de roues. "En juin, j'ai fait des semaines de 90 heures", relate Stéphanie Laporte. Une période pendant laquelle les entreprises ont considéré la digitalisation comme une urgence. La jeune dirigeante observe en effet un changement de comportement massif, y compris de la part de secteurs qui, jusque-là, étaient très réfractaires au numérique. "Toutes ces entreprises ont compris que leur avenir en dépendait, et qu’ils devaient absolument ne pas mettre tous leurs œufs dans le panier du marketing physique", commente-t-elle. Au deuxième semestre 2020, OTTA a finalement signé une quinzaine de nouveaux clients, notamment Vinci Autoroutes, le revendeur Easycash ou encore le cuisiniste Schmidt. L’agence a également recruté Clément Falize (ex-agence STJOHN’S, Rolls Noise et 53Mondays) au poste de directeur de création.

Un contexte anxiogène pour les entrepreneurs

Si cette accélération fait les beaux jours de son agence, Stéphanie Laporte n’est pas sans redouter les travers de cette digitalisation à tous crins. "On est passé d’un besoin à une urgence de numérisation. Cela déclenche parfois de l’enthousiasme et, pour beaucoup d’entreprises, de la panique. Il ne faudrait pas que cela les pousse à prendre des décisions sur lesquelles elles n’ont pas d’emprise. Il va y avoir des écueils, des prestataires peu scrupuleux, il faut s’y attendre", plaide-t-elle.

Par ailleurs, la dirigeante aborde les mois à venir avec prudence, tourmentée par la menace d’une crise économique. "Nous risquons de rencontrer des problèmes d’impayés en cas de faillites de nos clients", prévient-elle, avant de pointer du doigt un contexte difficile et anxiogène pour les entrepreneurs, de tous secteurs. "Psychologiquement, c’est une période difficile, des situations de détresse vont émerger. Les entrepreneurs se retrouvent vraiment isolés avec cette drôle d’impression de devoir transporter du sable entre les doigts". Les succès récents n’ont apparemment pas suffi à adoucir ses inquiétudes.

Bordeaux # Information-communication