L'Aérocampus va investir 18 millions d'euros sur cinq ans
# Aéronautique # Investissement

L'Aérocampus va investir 18 millions d'euros sur cinq ans

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L'Aérocampus Aquitaine va investir 18 millions d'euros sur cinq ans, annonce Jérôme Verschave, son directeur.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le Journal des entreprises : Dans quelle mesure l'activité d'Aérocampus Aquitaine s'est-elle développée ?

Jérôme Verschave : Le site accueille désormais 285 élèves, un chiffre multiplié par 4 en 5 ans, et près de 50.000 visiteurs par an. Aérocampus Aquitaine vient tout juste de signer, par ailleurs, son 120e contrat de travail. Au total, centres de formation et entreprises comprises, ce sont donc 280 salariés permanents qui travaillent sur le site. Sur le plan du financement, alors que Aérocampus était subventionné à 100 % il y a 5 ans, nous assurons désormais une part importante d'autofinancement en dégageant un chiffre d'affaires de 6,5 M€ sur un budget total de 9M€, le reste étant financé par la Région. Le déploiement croissant de nos formations à l'international ? Tunisie, Turquie, États-Unis, Singapour, Sénégal... - représente notamment 30 % de notre chiffre d'affaires.

Quels ont été les éléments marquants de 2016 sur le campus ?

J.V : Le dernier hôtel a été livré cette année, ce qui nous place aujourd'hui comme le premier porteur d'hôtellerie de Bordeaux, avec une offre de 150 lits pour les étudiants et de 150 chambres d'hôtel tout public. Par ailleurs, les travaux de construction d'un nouveau hangar de 2.500 m² - prévus dans notre plan d'investissement 2011-2016 de 26 M€- débuteront début 2017. Ce hangar permettra à la mi-2018 d'accueillir différents modèles d'hélicos, aéronefs et avions, dont le Rafale marine B01, afin que les étudiants se forment sur des modèles récents.

Quels seront les grands chantiers de 2017 ?

J.V : Nous relançons sur cinq ans un plan d'investissement de 18 millions d'euros. Étant très sollicités pour accueillir de nouveaux centres de formation et des entreprises, nous prévoyons, avec la Région comme maître d'ouvrage, la construction d'un nouveau bâtiment et d'une grande salle de 400 places assises pour l'accueil de séminaires et la restructuration du pôle avionique, afin d'améliorer les outils de formation. Ces nouvelles capacités immobilières nous permettront d'héberger ainsi une vingtaine de centres de formation et d'entreprises supplémentaires. En parallèle, on cherche de nouveaux espaces de développement avec, d'ores et déjà, deux bases d'extension identifiées à Saintes et Rochefort.

Le site de Latresne a accueilli cette année de nouvelles sociétés et centres de formation de la filière drone (Pixiel, SkyBirdsView...). Dans quelle optique ?

J.V : Notre ambition est d'élargir nos domaines à une filière émergente, celle des drones, qui va générer des besoins en formations et en R & D d'usage. Aerocampus projette, avec d'autres partenaires, de créer un " Drone Campus " constitué d'un écosystème sociétés-centres de formation disposant notamment d'un centre de ressources mutualisant les technologies existantes et d'un espace de tests avec une volière dédiée aux drones. Un travail est également mené sur la mise en place de formations dans le domaine du nautisme, proche des métiers de l'aéronautique, initiée déjà par des participations à des chantiers de rénovation, avec pour ambition de créer un " Naval campus " labélisé.

Où en est votre projet de campus européen de la donnée spatiale sur le site de l'Observatoire de Floirac ?

J.V : Alors que pour ce projet, nous étions mandatés par de nombreuses collectivités locales et partenaires dont l'Université à l'époque, nous sommes face à un rétropédalage. L'Université de Bordeaux, délégataire du site, s'est transformée en promoteur immobilier et prend l'Aérocampus pour une tirelire. Elle pose des conditions inacceptables. Depuis six mois, notre offre de rachat est ainsi sans réponse. Résultat, le site de Floirac est vide depuis juillet dernier, on perd du temps sur des questions patrimoniales et les bâtiments risquent de se dégrader rapidement. Nous avons dû héberger à Latresne les premières sociétés (DMCI, Tamaplace, la Ferme aux étoiles...) qui devaient s'installer en septembre dernier à Floirac. Tous les partenaires sont perplexes. On est face à un immense gâchis.

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