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La réorganisation de Thales AVS menace 220 emplois à Mérignac
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La réorganisation de Thales AVS menace 220 emplois à Mérignac

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Le groupe français Thales, spécialisé dans l'aéronautique, le spatial, et la défense, n'est pas épargné par la crise. S'il affirme ne pas prévoir de plan social, il reconnaît avoir entamé des négociations avec ses salariés afin d'adapter l'activité et d'éviter les licenciements. 221 postes sont concernés sur le site de Thales AVS à Mérignac, en Gironde.

En 2016, le siège de Thales AVS a quitté la région parisienne pour Mérignac, en Gironde. — Photo : Ville de Mérignac

L’industrie aéronautique est empêtrée dans les turbulences causées par la crise économique liée au Covid-19. Les annonces de plans sociaux se succèdent dans un secteur où, il y a quelques mois encore, les mêmes entreprises faisaient la course aux commandes.

Dernière annonce en date, Thales pourrait supprimer 1 300 postes en France. Mais la direction du groupe électronique spécialisé dans l’aéronautique, le spatial et la défense tient à préciser : « Thales a décidé de ne pas mettre en œuvre de plan de sauvegarde de l’emploi et a engagé une négociation au sein du groupe faisant appel au volontariat des salariés concernés pour adapter l’emploi et éviter les licenciements ». Pas de licenciement sec donc mais le gel de certains recrutements, la diminution du recours à l’intérim et à la sous-traitance seront indispensables. « Thales s’appuie sur sa forte expérience dans la mobilité interne pour favoriser les mouvements des talents des activités durablement affectées (en particulier l’aéronautique civile) vers les activités en croissance (notamment dans le domaine de la défense) », précise un porte-parole du groupe.

L’activité défense en forme

Selon les chiffres communiqués par la CFE-CGC et la CGT, 221 emplois seraient visés en Gironde, sur le site de Mérignac. Fin 2016, le groupe y avait déménagé le siège social de Thales AVS France, filiale du groupe spécialisée dans la fabrication d’équipements d’aide à la navigation. Sur son gigantesque campus, pour lequel le groupe a investi 200 millions d’euros, Thales a regroupé les effectifs de ses deux sites du Haillan, principalement dédié à l’aviation civile, et de Pessac, spécialisé dans les activités de défense, soit 2 700 personnes. L’aviation civile étant particulièrement touchée, des mobilités internes seront proposées aux effectifs d’AVS, notamment pour aller renforcer la division défense du groupe, moins impactée par la crise.

Par ailleurs l’ouverture d’un centre de compétences en ingénierie regroupant les expertises de différents sites de Thales permettra, entre autres à des ingénieurs de Bordeaux et de Toulouse, de travailler à distance pour d’autres filiales du groupe. La création d’une nouvelle ligne de production à Châtellerault (Vienne) liée à une activité d’aéronautique de défense permettrait de pérenniser 70 emplois fragilisés par la crise aéronautique. « Ces deux projets permettront à court et moyen terme à environ 240 personnes de bénéficier de la diversité des activités du groupe pour sécuriser leur emploi », assure le groupe.

Et après la crise ?

Des négociations qui ne satisfont que partiellement les syndicats. « Nous sommes formellement opposés à ce plan de suppression d’emplois », gronde Pascal Delouche, délégué syndical central CGT chez Thales AVS. « 1 000 emplois sont concernés pour AVS. La direction ne compte pas tous ceux qui sont partis entre fin octobre 2019 et juin 2020 et qui ne seront pas remplacés. Elle ne compte pas non plus tous les intérimaires et les prestataires de services. Sinon on arrive à presque 1 700 emplois ». La crainte du syndicat ? Que l’entreprise ne soit pas suffisamment parée lorsque l’activité démarrera. « Au rebond cela va mal se passer. On va manquer de bras et de têtes. Et les concurrents ne vont pas attendre qu’on réembauche », regrette Pascal Delouche.

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