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La planète robot s'apprête à s'affronter à Bordeaux lors de la RoboCup 2020
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La planète robot s'apprête à s'affronter à Bordeaux lors de la RoboCup 2020

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À quatre mois de la RoboCup, du 23 au 29 juin 2020, au parc des expositions de Bordeaux, les familles de la robotique, de la recherche et de l’éducation, rassemblent leurs forces pour faire de ce rendez-vous un succès. Objectif : mettre en lumière les entreprises du cluster Aquitaine Robotics et l'écosystème local, en s’associant à l’événement régional Naia, dédié à l’intelligence artificielle.

La RoboCup, coupe du monde des robots, se tiendra à Bordeaux, du 23 au 29 juin 2020. — Photo : ©RoboCup Federation

Les quadras ont en tête les reportages des compétitions de robots de l’émission E=M6, qui opposaient des équipes de jeunes gens rieurs et accros à la programmation. Des reportages, diffusés sur la sixième et petite chaîne qui montait alors, rendaient compte des prouesses des ingénieurs en herbe, en informatique et en électronique. Des images marquant une génération, qui assistait à l’irruption d’un nouveau discours autour des usages liés à la robotique. D’autres compétitions, championnats et ligues, voyaient le jour dans les années 1990, mais l’une d’entre elles a su s’imposer au fil du temps : la RoboCup, née au Japon, en 1996.

La RoboCup pour la deuxième fois en France

Lors de la conférence internationale sur la robotique et les systèmes d’intelligence, à Osaka, en novembre 1996, huit équipes de robots s’affrontèrent sur un terrain de football. L’édition de 1997, à Nagoya, rassemblait déjà 5 000 spectateurs autour de 40 équipes. La RoboCup était lancée. La France devenait compétitrice l’année suivante et organisait sa première édition à la Cité des Sciences, à Paris, sous la houlette de Dominique Duhaut. Ce même professeur en informatique à l’université de Bretagne Sud copréside l’édition 2020 avec Olivier Ly, chercheur, enseignant à l’Université de Bordeaux, coach de l’équipe Rhoban, qui cumule les victoires et les distinctions à travers le monde.

Juin 2018, alors que la RoboCup, organisée à Montréal, accueille une délégation française plus fournie que jamais, forte notamment des succès de l’équipe Rhoban, du laboratoire bordelais de recherche en informatique (LaBRI), la candidature Bordeaux 2020 est retenue… et voit les choses en grand.

Bordeaux attend 40 000 visiteurs au parc des expositions, 3 500 compétiteurs de 45 pays et 3 000 robots. Le budget de l’organisation : 1,6 million d’euros, dont 500 000 euros de la Fédération internationale RoboCup. L’Université de Bordeaux chapeaute l'événement, accompagnée par Côte Ouest, agence événementielle du groupe Sud Ouest.

Place aux jeunes et aux entreprises régionales

Jérôme Laplace, fondateur et dirigeant de la PME Génération Robots, à Mérignac (27 salariés, 4,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019), fait partie de l’aventure RoboCup. Depuis sept ans, son entreprise sponsorise et équipe en moteurs les créatures de Rhoban. « J’ai hérité de la coprésidence de la RoboCup junior », s’amuse celui dont le site en ligne propose des milliers de références de robots et de matériels électroniques aux particuliers^, comme aux professionnels du monde de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

« En matière d’éducation à la robotique, nous n’avons pas à rougir, ni à envier nos voisins européens. »

Lui-même président du cluster Aquitaine Robotics, Jérôme Laplace se félicite de la dynamique nationale autour de la filière, qui s’est traduite par l’apparition de la programmation dans les programmes scolaires, notamment au travers de la robotique. Les nouvelles options au lycée et les clubs au collège ont été suivis de nombreuses initiatives, tels que des concours régionaux de robotiques, « des activités organisées à la manière du sport, motivantes, qui ont porté leurs fruits ; la candidature de Bordeaux en 2018 ambitionnait la constitution de 400 équipes jeunes en France à l’horizon 2030. Cet objectif est d’ores et déjà atteint ». Et le chef d’entreprise de tordre le cou à un lieu commun : « En matière d’éducation à la robotique, nous n’avons pas à rougir, ni à envier nos voisins européens. »

Pour le président du cluster régional et de ses 120 membres, un événement international comme la Robocup représente une caisse de résonance inédite pour les acteurs locaux, « l’occasion de montrer que nos entreprises développent des solutions de robotique, dans les secteurs de l’aéronautique, de l’agronomie, des services, pour être compétitives à l’international. Dès la constitution du dossier de candidature, nous avons souhaité qu’elles soient représentées au sein d’un salon professionnel, pour exposer leurs savoir-faire - ce que ne réclame pas l’organisation de la RoboCup. »

D’une pierre deux coups avec Naia

Un souhait d’entrepreneurs doublement exaucé, puisque cette semaine de compétition proposera, sur ses 30 000 mètres carrés de surface, à Bordeaux-Lac, un village des exposants et la tenue conjointe de la deuxième édition du salon pro Naia, forum dédié à l’intelligence artificielle en entreprise. Génération Robots y présentera en avant-première son nouveau robot et y louera un stand, une boutique de 20 mètres carrés, pour aller à la rencontre de ses clients. « Nous ne nous fixons pas d’objectifs de vente, mais d’abord des objectifs de notoriété », reconnaît Jérôme Laplace. Le dirigeant souhaite convaincre l’ensemble des entreprises du cluster de rejoindre la dynamique RoboCup.

Au-delà, Jérôme Laplace entend porter son message de ralliement jusqu’aux donneurs d’ordre, « aux grandes entreprises très orientées innovation », de la santé au spatial. « L’idée n’est évidemment pas de commercialiser des robots footballeurs, mais de s’interroger sur l’apport des technologies liées à la vision artificielle, à la planification, la gestion et contrôle moteur. Les PME ont le droit à la productivité, dans le cadre d’une usine agile et de robotique collaborative. »

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