L’écosystème régional joue à plein pour sauver le foie gras du Sud-Ouest. Des plans de biosécurité aux transports sécurisés pour prévenir tout risque de propagation, les nouvelles pratiques ont boosté l’innovation sur l’ensemble de la chaîne de production. Parmi les entreprises du territoire engagées dans cette course contre l’épizootie, Ceva Santé Animale (1,3 Md€ de CA en 2020, 6 000 collaborateurs) poursuit ses recherches. Il s’agit pour l’ETI libournaise d’élaborer une solution vaccinale. "Cela fait plus de 20 ans que nous avons des vaccins, des produits de traitements, destinés aux canards. Cette filière du canard gras est importante pour le Sud-Ouest, mais c’est un micro marché pour un produit traditionnel qui intéresse en tout et pour tout la France, la Hongrie, la Bulgarie et l’Asie. À l’échelle de Ceva, elle ne représente pas 1 % du chiffre d’affaires, quand l’aviculture en représente un quart. Mais c’est de notre responsabilité de travailler dessus. Sinon vous l’aurez compris, il n’y aura plus d’élevage de canards", reconnaît Marc Prikazsky, PDG.
À chaque filière sa solution vaccinale
Dans les starting-blocks, à l’instar de nombreux acteurs de la filière, le cinquième laboratoire vétérinaire du monde a aujourd’hui le regard tourné vers les plus hautes instances. "Nous ne sommes pas là pour décider, notre rôle est de prendre du recul, d’offrir à toutes les filières des solutions vaccinales", poursuit le dirigeant. Et d’évoquer d’autres contraintes. Non plus sanitaires, mais réglementaires, à l’échelle des échanges mondiaux. En ce sens, en juillet dernier, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux rendait les conclusions d’une mission sur la place de la vaccination dans la stratégie de lutte contre l’influenza aviaire. "La Présidence française de l’Union européenne début 2022 pourrait être sollicitée pour entretenir cette dynamique", pouvait-on y lire.
"Il est indispensable de faire avancer le dossier de la vaccination des animaux contre l’Influenza aviaire, tout en préservant la possibilité de poursuivre les exportations. Ce dossier doit être traité au niveau européen, car tous les pays sont touchés, et à ce titre, doit impérativement faire partie de la feuille de route de la Présidence française de l’Union européenne, demande le Cifog. Il en va de la survie d’une filière qui représente 100 000 emplois en France".