« Un effet boost. » Voilà ce qu’attend Cédrik Ferrero de la première levée de fonds réalisée par son entreprise Geosat (250 salariés, 13,4 M€ de CA en 2018), spécialisée dans la cartographie très haute définition et 3D. Un tour de table de 10 M€ réalisé auprès de Société Générale Capital Partenaires, Bpifrance et Ouest Croissance. « Nous aurions pu déployer notre feuille de route à partir de nos outils habituels sans ces fonds, mais nous avons considéré qu’il fallait que nous soyons prêts plus rapidement à répondre aux besoins des gros industriels auxquels nous sommes adossés », décrit le fondateur de la société basée à Pessac.
Embarquer les collaborateurs
Un an de travail a été nécessaire à cette première levée de fonds. « Ça a été un temps plein en plus de notre activité, mais c'était un investissement indispensable », résume Lionel Raffin, associé. Un manque de disponibilité aussi pour les équipes... Les quatre associés historiques et managers ont donc tenu à leur préciser les tenants et aboutissants de l'augmentation de capital, lors d'un événement spécial. « Devant 150 collaborateurs, nous avons expliqué que, pendant douze mois, nous avions précisé les projets les plus intéressants sur lesquels ils allaient pouvoir s’investir. Cette levée de fonds, au-delà du montant, c’est pour eux l’assurance de progresser encore dans leurs métiers », se félicite Cédrik Ferrero.
Des rachats à l’international
Créé en 2000, Geosat, dont le taux de croissance annuel dépasse les 40 % depuis 2013, souhaite particulièrement accélérer sur trois sujets : R&D, smart city, transports intelligents et véhicules autonomes. « Notre objectif est aussi de nous déployer territorialement et d’être implantés sur l’ensemble de la France, en Europe et à l’international », poursuit Mathias Saura, associé. Ces cinq prochaines années, la PME table ainsi sur l’ouverture d’une dizaine d’agences en France. Elles compléteront le réseau actuel de huit agences, dont Bordeaux, Paris, Toulouse, Poitiers et Libourne.
À l’international, l’entreprise ambitionne, en outre, de réaliser des opérations de croissance externe. « Des rachats sont à l’état de projets très matures, notamment sur le segment smart city », annonce Mathias Saura. « La part des affaires à l’international est actuellement faible, à moins de 1 %, donc l’objectif est de la monter à 15-20 % assez rapidement. »
Une gouvernance inchangée
Très courtisée par les investisseurs, l’équipe des quatre associés historiques explique aujourd’hui avoir fait du sujet de la gouvernance l'un des piliers de la négociation. « Nous avons tenu à rassurer nos collaborateurs sur le fait que l'assise financière nouvelle n’a rien changé dans la gouvernance, décrit Lionel Raffin. Les associés historiques restent majoritaires et conservent les manettes et la stratégie. Les fonds qui souhaitaient nous accompagner étaient alignés sur cette vision. »
Le cap partagé par les dirigeants, les investisseurs et les salariés est désormais de pouvoir s’affirmer en tant qu’ETI. Un objectif fixé « dès 2012, date du premier plan stratégique », rappelle le fondateur de Geosat.
