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Face à la chute des ventes aux États-Unis, les vins de Bordeaux mettent la pression sur l’État
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Face à la chute des ventes aux États-Unis, les vins de Bordeaux mettent la pression sur l’État

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La guerre commerciale entre Boeing et Airbus se traduit par un effondrement des ventes de vins de Bordeaux aux États-Unis. Le Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB) en appelle à l’État pour voler aux secours des viticulteurs et des négociants impactés.

Bernard Farges, président du CIVB, s'inquiète de la chute des ventes de vin sur le marché américain — Photo : Anne Cesbron

Alerte rouge pour les vins de Bordeaux qui rencontrent de sérieuses difficultés aux États-Unis. Depuis le 18 octobre dernier, les vins français font l’objet d’une taxe de 25 % mise en place par l’administration américaine. Autorisée par l’Organisation mondiale du commerce, cette taxe à l’importation est la réponse des États-Unis aux subventions accordées par les Européens à Airbus. Le 27 janvier, le Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB) recevait plusieurs parlementaires girondins sur les enjeux et les conséquences de cette taxe, alors qu’un risque d’aggravation de la situation plane toujours. « L’inquiétude monte depuis le 18 octobre, précise Bernard Farges, président du CIVB. Le vin exporté aux États-Unis, c’est 300 millions d’euros de chiffre d’affaires à Bordeaux ».

100 millions de pertes pour les vignerons indépendants en 2020

Pour le président du CIVB, la sanction américaine pose un double problème. D’abord, elle renchérit le coût des bouteilles françaises aux États-Unis. « Un produit qui valait hier 10 dollars en vaut aujourd’hui 12,5 voire même 15 », explique Bernard Farges. Ensuite, la taxe a des effets directs sur les ventes. « La plus grosse inquiétude, c’est la baisse des exportations », indique Bernard Farges. Sur le seul mois de novembre, les vins de Bordeaux perdent 46 % de leur chiffre d’affaires et affichent une baisse de volume de 24 % aux États-Unis. Une étude menée par l’Observatoire National des Vignerons Indépendants de France estime que les vignerons indépendants, dont 35 % exportent aux États-Unis, devraient perdre cette année 100 millions d’euros de chiffre d’affaires au niveau national à cause de cette nouvelle taxe américaine.

Les représentants du CIVB et des vins de Bourgogne se sont rendus à l’Assemblée Nationale le 22 janvier afin de mobiliser l’État au secours de la filière. « Nous sommes touchés par un sujet qui n’est pas le nôtre, regrette Bernard Farges. Nous avons rencontré les ministères de l’Économie, de l’Agriculture, Matignon et l’Élysée, mais rien ne se passe ». Pour les représentants du vin de Bordeaux, le temps presse. Le CIVB demande notamment la mise en place d’un fonds de compensation par l’État. « L’agriculture et la viticulture ne sont pas subventionnées en France, c’est l’Europe qui gère cela. Le problème, c’est que cette taxe ne touche que les vins français, donc c’est à la France de nous aider. Il faut assumer les choix politiques », conclut Bernard Farges.

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