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En difficulté, l'Atelier du Chalet Aquitain cherche un investisseur
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En difficulté, l'Atelier du Chalet Aquitain cherche un investisseur

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L'entreprise de fabrication et de vente de chaussures L'Atelier du Chalet Aquitain, à Blanquefort (Gironde), cherche un investisseur pour envisager plus sereinement son avenir proche. Pour Marli Marchyllie, sa présidente, il s'agit de sauver des compétences et des savoir-faire "made in France" uniques.

Marli Marchyllie, présidente de l'Atelier du Chalet Aquitain, a besoin d'un investisseur pour poursuivre l'activité de fabrication de chaussures à Blanquefort.
— Photo : © Anne Cesbron

C'est la boutique en bois de l'entreprise Mod8, délocalisée par le groupe Royer en 2013, qui a donné son nom à L'Atelier du Chalet Aquitain, à Blanquefort. De l'époque Mod8 restent aujourd'hui l'emblématique bâtiment de 300 mètres carrés, l'atelier jouxtant un moulin à aube sur la rivière de la Jalle et une équipe de dix salariés. À leur tête, Marli Marchyllie, ancienne directrice marketing de Mod8, fondatrice et présidente de l'Atelier du Chalet Aquitain, est bien décidée à faire vivre le site de fabrication et de vente de chaussures enfants et femmes.

« L'atelier dispose d'un pôle complet de production de la chaussure : création, développement, coupe-piqure, assemblage et montage à la main. Toutes les compétences y sont représentées », martèle la dirigeante, qui ne cache cependant pas son dépit. Depuis la création de l'entreprise et de la boutique en 2014 sur l'ancien site, et l'ouverture d'une deuxième boutique en 2017 à Ambarès-et-Lagrave, les résultats déçoivent : « Le chiffre d'affaire de 650 000 euros n'est pas celui qu'on escomptait (il atteignait les 800 000 euros en 2015, NDLR). S'il est excellent pour un magasin de chaussures pour enfants, il est insuffisant pour absorber la charge d'une unité de production ». L'entreprise a été placée en redressement judiciaire début octobre.

Un équilibre économique non atteint

Pourtant, les commandes s'enchaînent. Des charentaises de luxe ont été exportées vers le Japon, des modèles sur mesure conçus pour des personnes handicapées, des bottes d'équitation assemblées pour une marque bordelaise, une ligne réalisée pour le groupe Spartoo, des sandales en peau de poisson pour une créatrice du bassin d'Arcachon, ou encore, en ce moment, cinquante paires de chaussures pour la marque Patt'touch à Libourne...

« L'activité actuelle repose sur des projets à court terme et des petites séries qui ne permettent pas l'équilibre économique de notre pôle technique. »

L'atelier développe par ailleurs ses créations sous les marques L'Atelier du Chalet, Velsket et Minimama. Cette dernière a été lancée grâce à une campagne de crowdfunding en avril. « En trois semaines on a vendu 175 paires. La campagne s’est terminée début mai, les chaussures livrées en juillet. C’est une affaire qui a bien marché », sourit Marli Marchyllie. « J'ai des demandes toutes les semaines car nous sommes bien référencés sur Internet, en tant que fabricant français. Malgré cette reconnaissance, l'activité actuelle repose sur des projets à court terme et des petites séries qui ne permettent pas l'équilibre économique de notre pôle technique », regrette la dirigeante. « La problématique des petits clients est qu'ils ne disposent pas de fonds pour développer leur ligne. Quant aux gros, ils ont un circuit existant délocalisé. Nous ne servons que de variables d'ajustement. »

À la recherche d'un investisseur passionné

Marli Marchyllie est aujourd'hui en quête d'un investisseur. « Nous recherchons un passionné de "made in France". Dans la chaussure, c'est difficile, car les marges sont faibles. Mais notre valeur ajoutée, c'est la réactivité, l'agilité d'une petite structure, la proximité. »

L'Atelier du Chalet Aquitain est en capacité de produire six cents paires par mois. « Si on atteint ce nombre, on sera alors occupé... et rentable », lance la dirigeante.

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