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EMSProto s'offre une usine pour conquérir l'Europe
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EMSProto s'offre une usine pour conquérir l'Europe

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Après quatre ans d'existence, la société girondine EMSProto, spécialiste de l’assemblage des prototypes de cartes électroniques via un service en ligne, s'agrandit. Portée par son hypercroissance (+77 % de croissance en 2018), elle lance les travaux de sa future usine de 2 000 mètres carrés, au sein de la Technopole Bordeaux Montesquieu, à Martillac.

La PME girondine EMS Proto, cofondée par Pierre-Yves Sempere (à droite), va quadrupler sa capacité de production de cartes électroniques grâce à une nouvelle usine de 2000 mètres carrés à Martillac — Photo : Anne Cesbron

Créée en 2015 à Martillac (Gironde) par Pierre-Yves Sempere et Damien Michaud, la société EMSProto (22 salariés, 2 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2018) doit son succès à son marché de niche : la réalisation de petites séries de cartes électroniques. « Nous mettons en avant deux avantages : un chiffrage du coût de revient extrêmement rapide en ligne et la sur-automatisation pour garantir une qualité et des délais qui nous démarquent de la production des pays d'Asie et d'Europe de l'Est », explique Pierre-Yves Sempere, responsable financier.

De la start-up au grand groupe (Thales, Alstom, RTE, ArianeGroup), la clientèle ne s'est pas fait attendre. Tous les secteurs concernés par l'électronique sont intéressés : de l'industrie ferroviaire aux télécoms, du médical aux objets connectés « Habituellement, il faut de 15 à 20 jours pour obtenir un devis, nous on le fait en 15 minutes », précise-t-il. Le chiffrage automatisé est accessible sur la plateforme informatique ; les dossiers de fabrication des cartes y sont téléchargeables, « à la manière des plans d'une maison ».

Sur-automatiser la chaîne de production

Dès l'origine de leur projet en 2014, les deux fondateurs d'EMS Proto, en fins connaisseurs de l'industrie et de la R&D électronique, ont identifié les tâches des opérateurs dénuées de plus-value. « La problématique des ateliers d'assemblage réside dans l'importance des opérations manuelles, pénibles et répétitives. Ce n'était pas le monde de l'entreprise dans lequel nous voulions aller. On a fait le pari de sur-automatiser toute la chaîne. L'intérêt : la qualité est constante, il n'y a pas de baisse de charges, les cadences sont plus élevées...». En résulte un respect strict des délais, en témoigne le taux de retard de moins de 0,4 % des commandes.

Chaque année, EMSProto a vu son chiffre d'affaire doubler jusqu'à 2018 et un bond de +77 %. Une hypercroissance saluée par deux distinctions : le Pass French Tech dans la catégorie « Croissance du chiffre d’affaires » et le Trophée de l’international du numérique organisé par l’IE-Club en partenariat avec Business France et l’INPI. Ce second prix a permis à EMS Proto de lever des fonds supplémentaires pour son développement à l'international. L'export représente aujourd'hui 11 % du chiffre d'affaires, principalement vers l'Allemagne mais aussi au Royaume-Uni. Quasi exclusivement vers l'Europe afin d'éviter des délais de dédouanement trop longs.

Un avenir extra européen ?

Pour parvenir à augmenter significativement la part des ventes à l'export, EMSProto, qui fabrique actuellement 200 cartes électroniques par jour, va quadrupler sa ligne de production en janvier 2020. Une nouvelle usine qui fera passer l’entreprise de 450 à 2 100 mètres carrés toujours à Martillac, au coeur de la Technopole Bordeaux Montesquieu. Pour cela, elle a engagé 2,5 millions d'euros d'investissement pour les bâtiments et 4 millions pour les machines. Mais EMS Proto pense déjà à l'étape suivante : développer son activité hors de l'Europe dans les trois ans.

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