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Coronavirus : le marché du lavage des masques en tissu s'ouvre pour les blanchisseries Georges
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Coronavirus : le marché du lavage des masques en tissu s'ouvre pour les blanchisseries Georges

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La blanchisserie industrielle Georges, basée à Bassens en Gironde, lance un nouveau service de collecte et d'entretien des masques en tissu. Spécialisée dans l’entretien des vêtements professionnels, l'entreprise girondine de 70 salariés va déployer cette innovation née de la crise sanitaire sur l'ensemble de ses six sites français.

Depuis 2017, la blanchisserie Georges mise sur le sur-mesure pour convaincre les grands comptes. Une stratégie qui s'illustre aujourd'hui par la mise en place d'un nouveau service dédié à la collecte et à la décontamination des masques en tissu. — Photo : DR

Les six unités de production de la blanchisserie industrielle Georges (70 salariés, 3 M€ de CA en 2019) – Avignon, Bassens (Gironde), Lyon, Rennes et en région parisienne à Saclay et Stains – n’ont pas connu d’interruption pendant la crise. 28 salariés ont cependant été placés en chômage partiel, quand la dizaine de cadres poursuivait en télétravail. « L’hygiène étant l’une des premières parades face au virus, pendant le confinement nous n’avons jamais cessé de collecter et de laver quotidiennement les vêtements professionnels. Les protocoles d’hygiène ont été renforcés, notamment par rapport à la fréquence de l’entretien des tables de travail », explique Karine Da Silva, présidente de Georges. Fin avril, la perte du chiffre d’affaires était toutefois estimée à 60 %.

Maillon de la chaîne de protection sanitaire

Basé à Bassens près de Bordeaux, Georges traite depuis 2017 les vêtements et accessoires des salariés de 65 entreprises parmi lesquelles Air France, SNCF Réseau et Mobilité, l’équipementier automobile JTEKT, ou encore le chantier de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. Lors des transferts exceptionnels de malades, Georges a ainsi assuré la collecte, l’entretien et la décontamination des tenues des cheminots concernés sur les trajets entre Paris, Rennes et Bordeaux. « Nous nous souviendrons des témoignages reçus à cette occasion par des utilisateurs. Cette crise a rappelé que notre métier constitue un maillon essentiel de la chaîne de protection sanitaire », se félicite Karine Da Silva.

S’adapter aux besoins

Autre client majeur de la société, Air France a demandé à ce que soit suspendue la présence de salariés de Georges à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle sur le site de collecte. « 10 % de l’activité a cependant été maintenue pour le personnel navigant des vols de rapatriements des Français à l’étranger et pour les liaisons cargo. Nous avons également été appelés pour laver les couvertures d’hôtels des personnels en escale. Nous nous sommes adaptés aux besoins ».

L’adaptation à la crise s’est également traduite par une communication nouvelle à l’adresse des clients historiques. « Leurs préoccupations actuelles nous ont amenés à répondre à beaucoup de questions sur nos protocoles d’entretien, de décontamination et de traçabilité des vêtements. Très vite, nous avons compris qu’il y avait un sujet autour des masques lavables. Avant que les décisions politiques n’interviennent, j’ai fait le pari que le port du masque serait obligatoire », indique la présidente. Dès les premiers jours de confinement, une solution sur mesure de collecte et d’entretien des masques textiles réutilisables était ainsi envisagée. Présentée aux clients, cette prestation était validée par la majorité d’entre eux.

Marquage nominatif des masques

L’entreprise va livrer dès le 14 mai 2 000 masques prêts à l’usage au SNCF Réseau et Mobilité de Lyon. Chaque salarié recevra deux masques par jour qu’il restituera dans des collecteurs spécifiques. Cet établissement nécessitera le traitement de 25 000 masques par semaine. « Nous assurons un marquage et un traçage nominatif des masques. Cette traçabilité complète par QR code a nécessité d’adapter notre système à la taille, la forme et la nature des tissus qui composent les masques. Ce programme prévoit aussi de renseigner le nombre de lavages », précise Karine Da Silva. Cette solution est en cours de déploiement sur l’ensemble des sites de l’entreprise qui se dit prête à traiter des dizaines de milliers de masques. Pour ce faire, les salariés vont être formés à une manutention et une logistique qui réclament un nombre d’opérations plus important.

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