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Coronavirus : La Gironde terrain de jeu des cyber-pirates
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Coronavirus : La Gironde terrain de jeu des cyber-pirates

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Nommée en août 2019 à la tête du groupement de gendarmerie départementale de la Gironde, le colonel Olivia Poupot est confrontée ces dernières semaines à une recrudescence des faits de cyberattaques. Depuis le début du confinement, entreprises et institutions sont soumises à une pression inédite en matière de piratage informatique.

" L’éloignement des salariés de leur entreprise les rendent plus vulnérables face à des démarchages de faux clients ou faux fournisseurs", rappelle le colonel Olivia Poupot, commandant le groupement de gendarmerie départementale de la Gironde.
— Photo : DR

La Gironde, territoire habituellement « apaisé » selon les mots du colonel Olivia Poupot, serait-elle actuellement victime de son impréparation, voire de son insouciance, face aux risques de cyberattaque ? La crise sanitaire actuelle semble l’indiquer au vu de la recrudescence des escroqueries en la matière. Ainsi, l’on se souvient que, dès le 3 avril, le site internet de la CCI Bordeaux-Gironde subissait une attaque informatique, pour ne recouvrer sa bonne marche que 48 heures plus tard. Patrick Seguin, président de la chambre consulaire, tirait alors la sonnette d’alarme, désignant le télétravail comme principale origine des failles de sécurité.

Une vulnérabilité soudaine

Difficile pour l’heure de dresser un bilan des entreprises victimes de vols de données ou d’attaques virales. Quoi qu’il en soit, depuis son arrivée à la tête du groupement de gendarmerie départementale de la Gironde en août dernier, le colonel Olivia Poupot n’avait jamais été confrontée à autant de faits de cyberattaques. Une certitude : le télétravail est à l’origine de bien des comportements qui mettent en danger les systèmes informatiques des entreprises. Clés USB vérolées, bases antivirales obsolètes, salariés non suffisamment sensibilisés aux bonnes pratiques… : les délinquants du net profitent allègrement de cette précarité soudaine. « Le télétravail génère des allers-retours entre le système interne de l’entreprise et internet qui offrent des failles informatiques. Les escroqueries sont nombreuses autour des achats de masques et de médicaments. Les fraudes classiques se sont amplifiées avec le confinement. L’éloignement des salariés de leur entreprise les rendent plus vulnérables face à des démarchages de faux clients ou faux fournisseurs », prévient Olivia Poupot.

Redonner la pleine possession des données

Pas un jour sans que les trois enquêteurs « NTech », spécialistes des cyberattaques, du groupement sous commandement du colonel Poupot ne soient contactés via le 17 par un dirigeant d’entreprise. Au niveau national, la gendarmerie estime ainsi que les « incidents de sécurité » ont doublé depuis le début du confinement.

Basés à Bordeaux au sein de l’État-major du groupement, les trois militaires ont également en charge d’identifier les sources des attaques « Selon la gravité on peut monter en puissance avec les services d’enquêteurs. Pour le moment, nous avons eu de la chance, nous avons résolu toutes les situations, en redonnant la pleine possession des données et des réseaux », se félicite le colonel. Au téléphone, les gendarmes s’assurent que les fondamentaux en termes de prévention sont bien observés : sécurisation des accès wifi, mots de passe régulièrement modifiés, téléchargements de logiciels vérifiés, sauvegardes externalisées des données… Le tout devant être contenu au sein d’une charte informatique partagée avec les salariés.

La sortie progressive du confinement sera l’occasion pour l’opération « Tranquillité entreprise et commerce » de la gendarmerie de poursuivre ses actions de prévention, ses interventions et de proposer une offre de services anti-intrusion physique et informatique musclée par ces mois de confinement.

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