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Coronavirus : Congrès et Expositions de Bordeaux s'adapte à la crise
Bordeaux # Événementiel

Coronavirus : Congrès et Expositions de Bordeaux s'adapte à la crise

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Stéphane Kintzig, directeur général de Congrès et Expositions de Bordeaux, a pris ses fonctions en octobre 2019. Le dirigeant estime que la reprise économique en France passera par l’évènementiel, filière peu soutenue par le gouvernement. En attendant, CEB adapte ses salons et congrès au protocole sanitaire.

Les premiers mois de Stéphane Kintzig au poste de directeur général de Congrès et Expositions de Bordeaux ont été mouvementés, à cause de la crise sanitaire — Photo : DR

« Quand j’ai pris mes fonctions (en octobre 2019, NDLR), on m’a promis une année exceptionnelle ». Le début d’année 2020 aura en effet marqué Stéphane Kintzig, directeur général de Congrès et Expositions de Bordeaux (115 salariés, 34 M€ de CA). Avec la crise du coronavirus, l’entreprise, qui organise entre autres la Foire Internationale de Bordeaux (reportée du 7 au 15 novembre), le Salon Vinitech-Sifel (du 1er au 3 décembre) ou encore le Congrès HLM (22 au 24 septembre), a vu son fonctionnement chamboulé. « Même si le contexte sanitaire est particulier, piloter une entreprise reste singulier, affirme Stéphane Kintzig. L’activité ne sera bien sûr pas celle prévue, mais cela ne nous empêche pas de nous adapter et de nous réinventer ».

« Le numérique vient aider les salons et congrès, mais ne remplace pas le présentiel »

Une dose de numérique

Au mois de mai, le Parc des Expositions de Bordeaux-Lac, exploité par Congrès et Expositions de Bordeaux (CEB), aurait dû recevoir deux évènements incontournables du paysage bordelais : la Foire Internationale de Bordeaux et le Salon de l’Agriculture de Nouvelle-Aquitaine (SANA). Si la Foire a été reportée à l’automne, le SANA a eu lieu du 18 au 20 mai sous une forme 100 % numérique : la Semaine de l’Agriculture. « Ce qu’a fait l’organisateur du SANA [la Chambre d’Agriculture Régionale, NDLR] est bluffant, souligne Stéphane Kintzig. Réussir à transformer complètement un évènement comme celui là en un cycle de rendez-vous virtuels en si peu de temps, c’est impressionnant ».

Aux yeux de Stéphane Kintzig, la digitalisation ne peut tout de même pas être appliquée à tous les évènements. « Les outils numériques peuvent aider dans l’évènementiel, mais ne remplacent pas la présence physique », affirme le directeur général de CEB. Selon lui, faire avancer des projets à distance est réalisable, mais en initier de nouveaux est infaisable. « Lors de salons ou de congrès, beaucoup de business se fait en présentiel, éclaire Stéphane Kintzig. Il est difficile voire impossible de faire autant de business à distance ». Le dirigeant annonce que des outils numériques seront mis en place, en parallèle du présentiel, pour la Foire Internationale de Bordeaux et pour le Salon Vinitech-Sifel. Pour ce dernier, qui devrait se tenir début décembre au Parc des Expositions de Bordeaux-Lac, une application smartphone dédiée est en préparation et plusieurs conférences à distance vont être organisées.

Des mesures de soutien, mais pas de plan d’urgence

Stéphane Kintzig a vu nombre de ses certitudes balayées par la crise sanitaire. Une persiste néanmoins : la reprise économique passe par l'organisation d'évènements. « Quels que soient les salons ou les congrès, c'est là que les produits sont mis en avant et que tout le monde se rencontre, du client au fabricant », plaide-t-il. Sur le plan économique, Congrès et Expositions de Bordeaux a fait face à un effondrement de son activité. « C’est calamiteux. Sur l’année nous allons perdre 30 à 50 % de notre chiffre d’affaires, mais la demande commence à repartir », affirme le directeur général de CEB. 90 % des 115 salariés sont en télétravail.

L’évènementiel, concerné par le plan d’urgence dédié au tourisme, bénéficie de mesures de soutien mais elles sont insuffisantes aux yeux de Stéphane Kintzig. « L’évènementiel est une des filières oubliées de la crise en France. En Allemagne, des mesures spécifiques ont été prises pour l’organisation des salons et congrès ». Selon lui, l'État doit rassurer le grand public et les visiteurs potentiels pour qu'ils se déplacent à nouveau dans les salons et congrès. « S’il y a un métier où on sait gérer les flux, c’est bien l’évènementiel, justifie-t-il. Tous les acteurs de la filière sont en lien avec les prestataires et les clients pour que les organisations se fassent dans le respect du protocole sanitaire. Nous avons de la place pour organiser des évènements, surtout à Bordeaux ».

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