Conseil à M : le préfet

Conseil à M : le préfet

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— Photo : Le Journal des Entreprises

Les préfets ont bien du mérite. Mois après mois, les chiffres du chômage tombent, et il leur revient d'assumer la hausse inexorable du nombre de demandeurs d'emplois sur les territoires dont ils ont la responsabilité. Fin juillet, la Gironde comptait 142.124 chômeurs (catégories A, B et C) soit 8,9 % de plus qu'un an plus tôt. Une situation qui ne peut satisfaire le représentant de l'État à Bordeaux. Pierre Dartout, comme ses prédécesseurs, doit donc s'ingénier à montrer qu'il n'est pas inactif face à cette catastrophe. Alors il convoque la presse pour faire le point sur les mesures en faveur de l'emploi. Il réunit les représentants locaux de Pôle emploi et de la Direccte. Il multiplie les contrats aidés. Signe des accords cadres et des conventions de partenariat avec tout un tas d'acteurs de la formation et du développement économique. Mais les chiffres sont têtus et la courbe ne s'inverse pas. Sans doute le préfet sait-il en son for intérieur que la solution ne peut être que nationale, menée au travers d'une politique de l'emploi ambitieuse. Et voilà que le ministre en charge de ce dossier, François Rebsamen, déclare : « si c'était le ministre du Travail qui inversait la courbe du chômage, ça se saurait ». Mince alors ! Du demandeur d'emploi au préfet, en passant par ma pomme, nombreux étaient ceux qui s'imaginaient qu'il revenait au ministre du Travail de faire en sorte que les Français aient un travail. M. Dartout, si je peux me permettre un conseil, ne vous embêtez plus à mettre en place des mesures palliatives et/ou des opérations de communication. Puisque le ministre du Travail n'assume pas ses responsabilités, pourquoi devriez-vous le faire ?



Yann Buanec @email Twitter :@YannBuanec