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Comment Poietis a signé un contrat exclusif de collaboration avec L'Oréal
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Comment Poietis a signé un contrat exclusif de collaboration avec L'Oréal

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Fin 2016, l'entreprise Poietis, spécialisée dans la bioimpression de tissus biologiques humains pour des applications de recherche et en médecine régénératrice, a signé un contrat de collaboration exclusif avec L'Oréal. Comment une start-up de Pessac de 21 personnes a-t-elle fait pour travailler avec ce géant mondial de la cosmétique ? Explications.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Quand Fabien Guillemot, chercheur à l'Inserm, crée Poietis en 2014, son idée est de concevoir et développer, grâce à la technologie dite de bioimpression par laser, des tissus biologiques humains pour des applications de recherche en médecine régénératrice et destinés à l'industrie pharmaceutique et cosmétique pour faire des tests.

À l'affût des nouvelles technologies

Une idée qui a fait mouche puisqu'après avoir signé un premier contrat de R&D avec le groupe BASF en 2015 et réalisé une première levée de fonds de 2,5 millions d'euros la même année, la start-up installée sur le Bioparc à Pessac (21 salariés 400.000 euros de CA en 2016), a signé fin septembre 2016 un contrat de collaboration exclusif avec le géant mondial de la cosmétique, le groupe L'Oréal.

Objectif : bioimprimer un follicule pileux, le petit organe qui produit le cheveu. « L'Oréal investit énormément d'argent en R&D et a l'une des plus grandes expertises mondiales en matière de follicule pileux. 30 % de son business est lié au soin du cheveu, le groupe a déjà déposé de nombreux brevets et est très actif sur le sujet, explique Fabien Guillemot. Ils sont à l'affût de toutes les nouvelles technologies. Ils ont repéré Poietis et ses imprimantes lors d'un congrès scientifique. Notre technologie les a beaucoup intéressés car, contrairement à la majorité des acteurs mondiaux du bioprinting qui utilisent la technique de l'extrusion, Poietis développe la bioimpression par laser qui permet une plus grande précision et une viabilité cellulaire extrêmement plus élevée. Cette bioimpression unique se fait par dépôts successifs de microgouttes d'encres biologiques contenant quelques cellules, couche par couche, par un balayage rapide du faisceau laser. Le tissu biologique vivant ainsi créé entre ensuite dans un processus de maturation d'environ trois semaines avant d'être exploitable pour des tests. Cette technologie pourrait aboutir à l'obtention d'un follicule fonctionnel capable de produire du cheveu, c'est en tout cas l'ambition ».

Co-développement enrichissant

« Cet accord a mis douze mois à aboutir, précise Fabien Guillemot. Il y a eu beaucoup d'allers-retours entre les services juridiques et les services de business développement. Nous avons signé un contrat de collaboration exclusif dont les détails et le montant restent top secret, qui nous engage sur trois ans dans un programme de R&D. C'est exclusif dans le sens où on s'engage à ne le faire que pour eux. »

Crédibilisation de l'offre

« C'est une vraie opportunité pour Poietis. Cela nous a permis de nous structurer et aussi de grandir. Travailler en co-développement avec un grand groupe c'est aussi très enrichissant. Et le fait qu'ils soient des "early adopters" c'est un très bon signe donné au marché, cela crédibilise notre offre. » Poietis doit en effet débuter en 2017 la commercialisation de ses premiers tissus biologiques issus de la bioimpression laser auprès des laboratoires de recherche et des sociétés de tests.

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