CES 2018 : La ruée vers Las Vegas des start-up de Nouvelle-Aquitaine
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CES 2018 : La ruée vers Las Vegas des start-up de Nouvelle-Aquitaine

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Depuis plusieurs années, les start-up du monde entier ont un nouveau rituel en janvier. Elles se retrouvent dans le Nevada pour le Consumer electronic show (CES). 40 pépites de Nouvelle Aquitaine font le déplacement en 2018. Alors effet de mode ou véritable passage obligé ?

Photo : Nomadeec

Pas de trêve des confiseurs pour les start-up ! A l'heure où certaines se remettaient des agapes des Noël pour mieux préparer celles du Nouvel An, d'autres parachevaient un projet sur lequel elles bûchaient souvent depuis de mois. En Nouvelle Aquitaine, elles étaient quarante à préparer leurs valises pour s'envoler direction Las Vegas aux Etats-Unis, pour le CES. La grand-messe de l'électronique grand public se déroule dans la capitale du jeu du 9 au 12 janvier 2018. Pendant quatre jours, les caméras du monde entier sont braquées sur ce salon hors norme où chacun guette fébrilement LA nouveauté qui sera le carton de l'année à venir. Un véritable carrefour où se croisent innovateurs, investisseurs, distributeurs et clients. Pour une jeune entreprise, ces quatre jours peuvent donner un véritable coup d'accélérateur à son activité.

Ouverture à l'international

"La question de la visibilité au CES est venue directement de la bouche des entreprises", raconte Mathieu Hazouard, conseiller régional de Nouvelle Aquitaine, délégué à l'économie numérique. Après un premier dispositif de soutien en 2017, la Région a décidé d'intensifier son accompagnement pour 2018. "Alain Rousset a rapidement décidé d'accompagner une délégation. Nous voulions donner de la visibilité à la région", détaille-t-il. Mais pour l'édition 2018, finies les querelles de clocher. La CCI Bordeaux, les différents clusters du numérique (SPN, Aliptic, Digital Aquitaine), French Tech Bordeaux et la Métropole, fédérés autour de la Région Nouvelle Aquitaine, font délégation commune pour la toute première fois. Une adroite union des forces qui lui permet d'apparaître comme la deuxième délégation française après Auvergne Rhône-Alpes. L'initiative colle surtout avec les ambitions affichées d'ouverture à l'international.

16% des start-up de la métropole bordelaise sont implantées à l'étranger. Elles y réalisent en moyenne 8% de leur chiffre d'affaires.

Le baromètre du numérique 2017, réalisé par EY et France Digitale, s'est penché notamment sur l'internationalisation des start-up tricolores. Il s'avère que la part des revenus réalisés hors de France constitue la majorité du chiffre d’affaires total en 2016 (54%), un record ! Par ailleurs, 35% des start-up étaient financées par au moins un « capital-risqueurs » étranger en 2016 contre 25% en 2014. Sur la métropole bordelaise, la situation est un peu différente. Selon le dernier observatoire du numérique publié par la CCI Bordeaux Gironde, 16% des start-up ou des PME innovantes de la métropole bordelaise sont implantées à l'étranger. Elles réalisent en moyenne 8% de leur chiffre d'affaires en dehors des frontières hexagonales.

Accompagnement financier et coaching

Pour réussir à combler ce retard, la vitrine du CES semble donc être un passage obligé ! C'est la raison pour laquelle la Nouvelle Aquitaine a mis 340 000 euros sur la table pour financer cette virée américaine. "Un budget important mais légitime", estime Mathieu Hazouard. Car pour partir au CES, l'investissement en temps et en argent est parfois colossal pour des petites structures. "Nous sommes 12 salariés et nous mobilisons 5 personnes pour le salon", explique Xavier Maurin, PDG de la start-up Nomadeec. "Nous préparons cet événement depuis 6 mois". Marbotic, autre pépite de la délégation, envoie 3 de ses 8 salariés à Las Vegas, le reste de l'équipe sera au même moment au salon du jouet d'Hong Kong. Et pour eux – qui n'ont pas été sélectionnés sur l'Eureka Park, le lieu des rassemblements des start-up, mais sur un espace réservé aux jeux éducatifs - le stand coûte la bagatelle de 15 000 euros. "C'est cher mais on peut difficilement passer à côté", estime Michaël Tiurbé, directeur des opérations de Marbotic. Pour les plus chanceuses sélectionnées pour l'Eureka Park, comme Meshroom VR ou encore Mirambeau App care, elles n'ont eu à débourser qu'entre 1500 et 2000 euros pour le stand. Outre l'aide financière, la Région leur fournit aussi un support logistique, pour acheminer le matériel sur place par exemple, met à leur disposition une salle de rendez-vous, leur apporte des conseils pour la communication. "Ce sont des détails. Mais mis bout à bout, c'est ce qui fait que nous pouvons partir", note Antoine Doumenc, directeur général de Meshroom VR.

Alors pour rentabiliser le déplacement, pas question d'arriver à moitié préparés ! Les 40 start-up de la délégation ont pu bénéficier de quatre séances de coaching collectives, puis individuelles pour certaines. Elles ont été accompagnées par le cabinet de Xavier Dalloz, spécialisé dans le suivi des technologies de l'information, correspondant en France du CES. "Il les a aidés à trouver un élément différenciant par rapport à la start-up d'à côté et les a accompagnés pour décrocher des rendez-vous qualifiés", détaille Mathieu Hazouard. Et surtout à manier l'art du pitch avec dextérité : savoir attirer l'attention de votre interlocuteur, en quelques minutes au détour d'un couloir, alors qu'il aura déjà été sollicité des centaines de fois dans la journée ! Prêts ? Pitchez !

Photo : Région Nouvelle-Aquitaine - Sébastien Le Clézio
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