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Catherine Berthillier (Villa Shamengo) : « Un lieu où les entreprises peuvent présenter leurs innovations »
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Catherine Berthillier fondatrice de la Villa Shamengo Catherine Berthillier (Villa Shamengo) : « Un lieu où les entreprises peuvent présenter leurs innovations »

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Catherine Berthillier, journaliste et réalisatrice, est la fondatrice de la Villa Shamengo, dont la première pierre a été posée à Bordeaux le 5 juin. Le lieu se veut un laboratoire des modes de vie « responsables » de demain, au sein duquel les entreprises innovantes ont une carte à jouer.

Catherine Berthillier, journaliste et réalisatrice, a posé en juin la première pierre de la Villa Shamengo, à Bordeaux, sorte de "maison-école-laboratoire" qui présentera les innovations de demain — Photo : DR

Qu’est-ce que la Villa Shamengo ?

Catherine Berthillier : Il s’agit d’une maison-école-labo, que l’on appellerait « living lab » en anglais, qui a pour ambition de rassembler sous le même toit un certain nombre d’innovations. C’est la promotion d’un nouvel art de vivre qui prend en compte quatre critères majeurs : créer dans l’éthique, prendre soin de soi, s’engager pour les autres et préserver la planète. Avec quatre leviers : la santé, l’emploi, l’environnement et la solidarité. Nous avons la conviction que nous sommes à la fin d’un monde et au début d’un autre. Que, de manière plus conceptuelle, il est temps de passer d’une société de « l’avoir » à une société de « l’être ». Bien plus concrètement, la villa propose à des acteurs faisant la promotion d’un tel mode de vie de présenter leur travail. Notre idée part d’une interrogation : comment donne-t-on à voir le monde de demain – celui auquel on aspire en tout cas ? On ne l’appréhende souvent que de manière parcellaire. Ce lieu permettra de se projeter, de façon plus globale, sur ce qui sera la norme dans le futur.

Quelle place y a-t-il pour les entreprises dans ce projet ?

C.B. : Une grande place ! Elles trouveront chez nous un lieu où elles peuvent présenter leurs innovations, qu’elles nous offrent ou nous apportent à prix coûtant. En échange, comme nous sommes un showroom, nous leur envoyons des prospects intéressants et tout le monde est gagnant. La société Vertigo, par exemple, nous a offert la toiture végétalisée de la villa. De notre côté, on a fait son portrait en vidéo, laquelle a cumulé 600 000 vues et contribué à remplir un carnet de commandes qui déborde. Nous avons repéré 150 innovations : il est acté que la moitié sera présentée chez nous et nous sommes en négociations pour l’autre moitié. Donc les entreprises innovantes ont tout intérêt à s’intégrer à notre projet, d’autant qu’on les fait se rencontrer entre elles et il peut en résulter des échanges très intéressants. Nous avons été le premier projet labellisé Cop 21, et on a vu lors de cette conférence que beaucoup d’entreprises venaient sur notre stand et comprenaient l’intérêt de notre « marque ombrelle ». La force, aussi, d’un bon "story-telling", de la manière dont on vend leurs innovations. Nous ne nous arrêtons pas aux contours de la région, mais nous donnons évidemment la priorité aux pépites néoaquitaines.

Villa expérimentale Shamengo à Bordeaux — Photo : Shamengo

Justement, pourquoi avoir choisi une implantation à Bordeaux, qui n’est pas la ville où vous résidez ?

C.B. : J’y suis attachée car j’y ai fait mes études et vais bientôt y revenir. C’est une ville très dynamique, avec beaucoup d’acteurs en pointe sur les questions qui sont au cœur de nos préoccupations. Quand Stéphan de Fay, le patron d’Euratlantique, a eu vent du projet, il a tout de suite voulu que la villa voie le jour ici. Nous avons donc commencé à travailler avec lui, ainsi qu’avec des élus de la métropole enthousiastes dont Anne Walryck, adjointe au maire en charge du défi climatique et de la transition écologique. Nous avons trouvé ici des partenaires prêts à prendre la mer avec nous, à apprendre en avançant.

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