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Benjamin Delemazure, repreneur de Sud-Ouest Affutage : « Je vise un développement international »
Interview Bordeaux # Industrie

Benjamin Delemazure président de Sud-Ouest Affutage Benjamin Delemazure, repreneur de Sud-Ouest Affutage : « Je vise un développement international »

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Benjamin Delemazure a repris mi-mai Sud-Ouest Affutage, une entreprise basée à Saint-Médard-en-Jalles, en Gironde, spécialisée dans la fabrication d’outils coupants notamment pour l’industrie aéronautique. Si la crise sanitaire du coronavirus a retardé la transmission de l’entreprise, le nouveau patron souhaite la développer vers le national et l’international en élargissant son activité.

Malgré la crise sanitaire, Benjamin Delemazure estime Sud-Ouest Affutage capable de se développer en France et à l'étranger — Photo : DR

Vous avez repris Sud-Ouest Affutage (3 salariés, chiffre d'affaires non communiqué) en mai. Comment avez-vous vécu la crise sanitaire ?

Benjamin Delemazure : Ça faisait un an que j’étais en discussions avec le cédant, avant de pouvoir racheter le 15 mai. Pour moi, ça a été les montagnes russes au niveau émotionnel à partir du 15 mars et l’annonce du confinement. J’ai reçu des conseils qui m’incitaient à racheter, d'autres à me rétracter. J’avais deux possibilités : soit retarder le rachat d’un an et demi – le temps que j’estimais nécessaire pour y voir plus clair – et laisser le cédant dans une position délicate, soit prendre le risque de me lancer.

J’ai analysé le risque et, même s’il existe, il est mesuré. L’entreprise est en bonne santé, les outils industriels sont neufs ; même si le chiffre d’affaires est impacté, nous sommes armés pour tenir, d’autant que, contrairement à ce qu’on peut entendre, l’aéronautique n’est pas à l’arrêt, nous recevons toujours des commandes.

Désormais, quelle est votre stratégie ?

Benjamin Delemazure : Avant tout se développer. J’ai intégré une nouvelle machine pour élargir l’activité historique [la fabrication d’outils pour l’aéronautique et la menuiserie notamment, NDLR] à l’usinage. Avec le cédant, nous nous sommes rendus à Nantes et dans le Sud-Est pour rencontrer des clients potentiels et des prospects. En parallèle, j’essaie de réduire les coûts et les stocks autant que possible.

Le cédant continue-t-il de travailler à vos côtés ?

Benjamin Delemazure : Oui, il reste avec nous pour un an et demi, le temps de transmettre le savoir-faire. Je n’ai pas voulu profiter du Covid pour diviser le prix par deux. Nous avions prévu les choses en amont, je paie une partie à la signature et ensuite un complément sous deux ans à deux conditions : la transmission du savoir-faire et une marge brute de l’entreprise à la fin de l’exercice 2021 égale à celle de 2018. Le cédant et moi avons une bonne relation. Pendant la vente, un intermédiaire a joué le rôle du filtre, ça nous a aidés.

Vous évoquiez vouloir développer votre activité à l’usinage à travers des visites récentes à Nantes et dans le Sud-Est. Vous visez un développement dans ces deux territoires ?

Benjamin Delemazure : Je vise plutôt un développement national et international. Je ne me cantonne pas qu’à ceux que nous avons déjà rencontrés. Sud-Ouest Affutage est référencé chez Airbus, nous avons beaucoup de compagnies ou industriels accessibles, ce qui représente de nouvelles opportunités. Je suis optimiste pour le futur, l'entreprise est saine et avec le développement que nous envisageons, de nouvelles opportunités vont se présenter.

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