Bordeaux
Avec la crise Onepoint Sud-Ouest transforme l’essai de la digitalisation
Bordeaux # Informatique

Avec la crise Onepoint Sud-Ouest transforme l’essai de la digitalisation

S'abonner

Présent à Pessac et au sein de la Cité numérique à Bègles, le groupe Onepoint, spécialisé dans la transformation numérique, prépare son arrivée au cœur du quartier Euratlantique pour 2023. En attendant, du fait de la crise, le projet va connaître des évolutions, au premier rang desquelles la transformation des modes de travail. Une chance à saisir, selon Erwan Le Bronec directeur de Onepoint Sud-Ouest.

Pour Erwan Le Bronec, directeur Onepoint Sud-Ouest à Bordeaux, la bonne gestion de la crise autorise une reprise sous les meilleurs auspices, notamment portée par les projets publics — Photo : DR

« Il ne faudrait pas avoir besoin d’une deuxième vague pour que la nécessité de se transformer soit vraiment ancrée dans les mentalités ». Erwan Le Bronec dirige Onepoint Sud-Ouest depuis 2010. Pour ce docteur en physique, une véritable révolution s’est opérée pendant les deux mois du confinement : celle liée à l’acceptation du télétravail. « Cette crise, nous l’avons prise de plein fouet, comme tout le monde. Mais nous avions la chance d’avoir une pratique très poussée du télétravail. L’urgence a davantage été de convaincre nos clients que certaines mauvaises habitudes devaient être dépassées. Celle notamment qui consiste à vouloir travailler côte à côte ».

Ne pas faire machine arrière

Ainsi, parmi la cinquantaine de clients actifs du portefeuille de l’entité girondine, il y a cet acteur majeur de la région en plein chantier autour du « compte personnel de formation », qui réclamait la présence de 60 salariés de Onepoint dans ses murs. « Leur site a fermé du jour au lendemain du fait de la Covid-19. Nous avons su immédiatement réagir, et cela a plutôt bien marché », se félicite Erwan le Bronec. Un test grandeur nature de collaboration à distance, qui se poursuit tout l’été, les sites du client et ceux de Onepoint n’étant pas rouverts avant septembre. « Ce serait vraiment dommage que les leçons ne soient pas tirées et que l’on fasse machine arrière ». Des 350 salariés de Onepoint Sud-Ouest, répartis entre Bordeaux (320) et Toulouse (30), 30 % ont été placés en chômage partiel, en fonction de contrats et de projets interrompus. Une dizaine de recrutements a cependant pu être menée à terme. « Nous avons aussi profité de cette période pour nous rapprocher de nos collaborateurs ».

En première ligne, l’équipe R & D d’une quinzaine de personnes, psychologues du travail et chercheurs en sciences cognitives a mené toute une série d’entretiens et de sondages pour évaluer la santé et le bien-être des collaborateurs à distance. « Le constat est celui d’une grande majorité qui se sent bien en sortie de confinement et qui souhaite continuer à travailler ainsi. Les premières peurs exprimées en matière d’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle ont été levées ». La direction de Onepoint avance dès lors des résultats en termes de qualité de production. « Nous nous sommes aperçus qu’il y avait moins de dispersion, de dissipation que sur des espaces d’open space. Le travail est de meilleure qualité », note le dirigeant qui souligne aussi que pour beaucoup de collaborateurs, le télétravail permet de s’affranchir de près d’une heure et demie de trajet quotidien. « C’est un besoin désormais qui est clairement exprimé : la possibilité de rester travailler à la maison. Cette capacité de travailler n’importe où, nous la testions depuis le Canada et l’Australie et les résultats étaient concluants.

Ce mouvement a été accéléré. Ce qu’il manquait c’était l’adhésion de nos clients, qu’ils acceptent ce mode de fonctionnement. Nous espérons que les effets de la Covid auront un impact en profondeur. En interne, nos clients ont compris que leurs collaborateurs étaient prêts, nous leur avons montré que les prestataires aussi », se félicite le directeur. D’une journée ou deux travaillées à distance avant la crise, les équipes de Onepoint devraient ainsi rapidement passer à trois ou quatre, « nous inversons la part entre le travail à domicile et le travail sur site pour ne nous rendre dans les locaux que pour des temps d’échanges en équipe projet ou auprès des services supports. Nous allons aussi privilégier les temps de rencontres avec les clients que nous ferons venir ».

Des milliers de mètres carrés à repenser

Cet été de reprise, « le vrai sujet, le gros dossier » pour Erwan Le Bronec sera bien celui des locaux. Onepoint est engagé dans une opération d’ampleur de 30 000 mètres carrés au cœur du quartier d’affaires Euratlantique. Un projet de 100 millions d’euros prévu pour accueillir une école et jusqu’à 1 000 collaborateurs début 2023. « Nous envisageons de laisser plus de places à la rencontre, à la collaboration, à l’échange. Ces lieux pensés pour accueillir des plateaux projets seront orientés vers des lieux de réunions, de présentations ». Autrement dit, ces prochains mois vont sonner le glas des open spaces et des bureaux personnalisés. « Les normes liées à la distanciation, nous obligent forcément à revoir l’ensemble de nos espaces. À Pessac, à Bègles, où les jauges étaient d’une centaine de collaborateurs, il faudra en accueillir moitié moins. Cet été sera l’occasion de tout revoir ». Les espaces ouverts à la Cité numérique seront dédiés à des zones de convivialité « aux réunions, séminaires, mais plus du tout à des plateaux projets », insiste le directeur. Mais pour l’heure, pas question de revoir à la baisse les objectifs des équipes bordelaises. Le chiffre d’affaires 2020 demeure fixé à 30 millions, les prévisions seront revues cet été, en fonction de certains gros marchés qui ont pris du retard, « nous allons voir si ça se déclenche », confie le directeur. L’optimisme est cependant de rigueur, d’autant que les Néoaquitains qui représentent 70 % des clients de Onepoint Sud-Ouest semblent ronger leur frein. « Je ressens que tout le monde attend le top départ. Dès que les industries vont vraiment se relancer, le reste va suivre localement. Nous avons de bonnes conditions pour cela, meilleures qu’avant la crise ».

Une reprise tirée par la puissance publique

Pour Erwan le Bronec, une des chances du groupe est notamment de ne pas être impacté par les soubresauts qui menacent certaines filières, dont l’aéronautique. « Depuis Toulouse, nous avons fait le choix de rester à l’écart de cette filière qui a connu trop de crises. Nous nous sommes diversifiés vers la banque, la finance et les services ». Un choix qui s’avérerait gagnant. « Nous avons l’impression que les services publics vont continuer à lancer des marchés qui vont permettre de soutenir l’économie, dans la data, l’accompagnement numérique, la communication et les besoins en design ». Reste à transformer.

Bordeaux # Informatique