« Airbus des batteries » : 2 500 emplois seront créés en Nouvelle-Aquitaine et dans les Hauts-de-France
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« Airbus des batteries » : 2 500 emplois seront créés en Nouvelle-Aquitaine et dans les Hauts-de-France

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Total et PSA se lancent dans la fabrication de batteries pour les véhicules électriques, en créant une ligne de production pilote en Charente. Ce lourd projet industriel génère des créations d’emplois de R&D à Bordeaux et préfigure l’implantation d’une usine dans le Pas-de-Calais.

Emmanuel Macron présent à Nersac en Charente a inauguré la première ligne de production du projet franco-allemand "Airbus de la batterie". — Photo : © Elysée

Un mastodonte industriel européen est en train de voir le jour dans une commune de Charente de 2 400 habitants. Filiale de Total spécialisée dans la production de batteries pour l’industrie, Saft vient de lancer, ce jeudi 30 janvier, le chantier d’une nouvelle ligne de production à Nersac, à l’ouest d’Angoulême. Chargé de réaliser des premiers tests d’industrialisation, ce site pilote doit permettre de lancer à plus grande échelle des unités de production de batteries pour véhicules électriques.

« Nous construisons une stratégie industrielle à partir de cette ligne pilote, c’est le début d’une aventure qui s’écrit ici », a lancé Emmanuel Macron, qui a fait le déplacement en Charente. Et le président de la République de rappeler que l’enjeu de ce projet franco-allemand, de cet « Airbus de la batterie », est de créer un géant européen, et de contrer l’actuel quasi-monopole asiatique. Une question de souveraineté nationale, a assuré le chef de l’État : les batteries pèseront environ 40 % de la valeur de la voiture de demain. Porté par les groupes Total et PSA Opel, ce géant européen est appuyé par les États français et allemand, Emmanuel Macron espérant encore entraîner d’autres pays dans ce projet.

Une prochaine usine dans le Pas-de-Calais

Cette première étape charentaise va générer la création de 200 emplois en région Nouvelle-Aquitaine, dont 150 à Nersac et 50 dans l’agglomération bordelaise, pour la mise au point, la qualification et l’industrialisation de nouvelles technologies de batteries lithium-ion de haute performance. L’investissement pour cette première phase est estimé à 200 millions d’euros.

Devrait suivre l’installation de deux « gigafactory ». « L’objectif est ensuite, quand cette phase pilote sera développée, d’avoir un site d’industrialisation dans les Hauts-de-France. C’est PSA qui aura à s’exprimer sur ce point », a déclaré Emmanuel Macron. Cette usine devrait être basée à Douvrin, dans le Pas-de-Calais où le groupe PSA possède un site de fabrication de moteurs thermiques qui emploie déjà 2 700 salariés. Cette déclaration du président de la République confirme les récents propos de Xavier Bertrand. Courant décembre, le président du conseil régional des Hauts-de-France avait révélé que « le groupe PSA était entré en négociations exclusives avec la Région pour l’implantation d’une usine de batteries nouvelles générations à Douvrin ».

2 000 à 2 500 emplois en France

Une autre usine de fabrication de batteries électriques devrait voir le jour en Allemagne sur un site Opel, filiale de PSA, en Rhénanie-Palatinat. Dans sept à huit ans, cet « Airbus de la batterie » devrait générer 2 000 à 2 500 emplois en France, selon Emmanuel Macron. 2 000 à 2 500 emplois devraient également voir le jour de l’autre côté du Rhin. À la clé, en 2030, la production d’un million de batteries par an, soit environ 10 à 15 % du marché européen.

Au total, ce sont près de 5 milliards d’euros qui nécessiteront d’être mobilisés - aussi bien en France qu’en Allemagne - pour réaliser ce programme, dont près de 1,3 milliard d’euros de soutiens publics. Côté français, l’État ainsi que les Régions Nouvelle-Aquitaine et Hauts-de-France devraient mettre 850 millions d’euros sur la table. Mais l’essentiel des investissements sera bien apporté par les industriels, à savoir Saft, Total, PSA et Opel.

La société ACC, Automotive Cell Company, sera créée entre Saft et PSA-Opel sur une base 50/50 pour la ligne pilote de Nersac. En phase industrielle, la part de Saft dans ACC sera limitée à 33 %.

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