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Aelis Farma fait une avancée majeure dans le traitement des troubles liés au cannabis 
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Aelis Farma fait une avancée majeure dans le traitement des troubles liés au cannabis 

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La biotech bordelaise a signé un accord d’option de licence avec Indivior pour son premier candidat médicament. Aelis Farma va recevoir un paiement initial de 30 millions de dollars.

Aelis Farma a été fondée à Bordeaux, en 2014, par le Dr Pier Vincenzo Piazza (à gauche sur la photo) — Photo : D.R.

C’est une promesse à 30 millions de dollars que le laboratoire américain Indivior vient de faire à la biotech bordelaise Aelis Farma. Une avancée majeure pour cette spin-off de l’Inserm, fondée en 2014 par le docteur Pier Vincenzo Piazza, et hébergée au sein du neurocentre Magendie, à Bordeaux. Les deux entreprises viennent de signer un accord d’option de licence pour accompagner le développement de l’AEF0117, molécule destinée au traitement des troubles liés à l’usage du cannabis (dont l’addiction et la psychose). Indivior s’offre ainsi les droits exclusifs pour décider dans deux ans, données cliniques à l’appui, s’il acquiert la licence pour la commercialisation de la molécule développée par Aelis Farma. L’Américain devra alors débourser 100 millions de dollars supplémentaires.

Une commercialisation en 2027

D’ici là, Aelis Farma va mener une étude de preuve de concept de phase 2b, afin d’évaluer l’efficacité de son traitement en conditions réelles, sur 400 patients, pendant deux ans. "Cette étude se déroule aux États-Unis, elle est coordonnée par le professeur Frances Levin de l’Université de Columbia, un expert de l’addiction au cannabis", détaille le Dr Pier Vincenzo Piazza, président d’Aelis Farma.

Une enjambée supplémentaire vers la commercialisation, espérée en 2027. L’accord signé avec Indivior inclut des redevances sur les ventes nettes globales qui s’échelonneront entre 12 % et 20 % en fonction du chiffre d’affaires. "Sur les dix ans de commercialisation de la molécule, cela pourrait rapporter 2,5 milliards de dollars à Aelis", note le Dr Pier Vincenzo Piazza.

Une troisième molécule dans le pipeline

La biotech bordelaise cache un autre atout dans sa manche : la molécule AEF0217 qui cible, elle, les troubles cognitifs liés au syndrome de Down (ou trisomie 21). Elle entrera d’ici à la fin de l’année en essais clinique de Phase 1. Ces essais se dérouleront à Barcelone, en Espagne. "Nous sommes un peu moins avancés pour cette molécule mais il se pourrait qu’elle arrive sur le marché en même temps que l’AEF0117 traitant les troubles liés à l’usage du cannabis", glisse le président d’Aelis Farma. "Nous disposons également d’un pipeline de médicaments plus précoces. Nous avons trouvé des choses intéressantes. Nous espérons amorcer le développement d’une troisième molécule, pour une autre pathologie, d’ici deux ans".

Pour mener ces différents projets, Aelis va étoffer son équipe actuellement composée de 12 salariés et recruter 8 personnes supplémentaires pour des postes techniques et de management de projet.

Aelis Farma contribue ainsi à l’effervescence qui remue l’écosystème biotech dans la métropole bordelaise depuis quelques mois, à l’instar de Treefrog Therapeutics, Ysopia Bioscience ou encore Poietis. "Il faut continuer à soutenir les biotech, à investir au capital de ces sociétés pour les stabiliser. Bordeaux présente cette particularité de disposer d’un pool pas très grand mais qui répond à des besoins médicaux non encore adressés. C’est un peu l’objectif de la Région qui a permis de mettre en place cette filière", conclut le Dr Pier Vincenzo Piazza.

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