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Xavier Gallot-Lavallée  : « MND n'est condamné à rien, ni coupable de rien »
Interview Savoie # Transport # Capital

Xavier Gallot-Lavallée PDG de Montagne et Neige Développement Xavier Gallot-Lavallée  : « MND n'est condamné à rien, ni coupable de rien »

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Montagne et Neige Développement (MND) est accusé par l'Autorité des marchés financiers (AMF) d’avoir communiqué des informations inexactes lors de son entrée en bourse en 2013. La tenue d'une audience publique sur ce dossier a contraint MND à repousser l'augmentation de capital annoncée le 30 mars. Xavier Gallot-Lavallée, PDG de l’entreprise savoyarde, spécialisée dans la fabrication d’équipements de montagne, revient sur ces rebondissements. Et défend l'intégrité de sa société.

L’AMF a requis une amende de 650000 euros contre l’entreprise et son dirigeant Xavier Gallot-Lavallée — Photo : MND

Etrange semaine pour MND (CA : 76 millions d’euros), implanté à Sainte-Hélène-du-Lac, en Savoie, et spécialisée dans la fabrication de remontées mécaniques et d’équipements d’aménagement des stations de sports d'hiver. Après avoir annoncé le 30 mars une augmentation de capital de 26,4 millions d’euros, l’entreprise a dû rétropédaler en annonçant – à la surprise générale et sans autre forme d’explication – le report de cette opération.

Pour ne rien arranger, MND s’est vu épinglé par l’Autorité des marchés (AMF) le 4 avril. Le régulateur a en effet requis une amende de 650 000 euros contre l’entreprise et son dirigeant Xavier Gallot-Lavallée, accusé d’avoir trompé les investisseurs lors de son entrée en Bourse en 2013. Le rapporteur de la commission des sanctions de l’AMF a toutefois appelé à une certaine clémence, compte tenu de la méconnaissance du dirigeant sur les pratiques de communication financière et des mauvais conseils qu'il a reçus. La décision finale sera rendue dans les prochaines semaines.

Xavier Gallot-Lavallée, PDG du groupe MND, revient sur ces derniers jours mouvementés durant lesquels la cotation du titre MND a été stoppée.

Le Journal des Entreprises : Que s’est-il passé pour MND durant cette longue semaine ?
Xavier Gallot-Lavallée : Après plus de deux mois d’instruction, nous avons obtenu la semaine dernière de la part de l’AMF un visa sur notre opération visant à lancer un projet d’augmentation de capital. Or, le lendemain - et alors que nous avions déjà communiqué sur cette augmentation de capital - l’AMF nous a annoncé la tenue d’une audience publique prévue le 4 avril, portant sur une enquête ouverte en 2016.

« Nous ne sommes condamnés à rien ni coupables de rien. »

Dans ces conditions, nous avons préféré, d’un commun accord avec l’AMF, reporter l’augmentation de capital. Mais elle n’est en aucun cas annulée et vise à accompagner la forte croissance de l’entreprise. Nous avons en effet pour objectif un doublement de notre chiffre d'affaires à 150 millions d’euros d’ici trois ans.

Quel est l’impact sur l’image du groupe et son projet d’augmentation de capital ?
X. G.-L. : On verra à la reprise de la cotation, le 6 avril, mais je ne pense pas qu’il y ait véritablement d’impact, même si nous regrettons forcément cette malencontreuse collusion. Nous sommes surpris de l’exposition donnée à cette affaire et surpris également de cette audience que l’AMF a souhaité rendre publique à ce stade de l’enquête. La procédure est en cours et, j’insiste, nous ne sommes condamnés à rien ni coupables de rien. C’est inhabituel, mais l’activité de l’entreprise continue. Et nos objectifs restent inchangés.

« Je suis extrêmement surpris par le montant très élevé et disproportionné de l'amende requise contre MND. »

On vous reproche de ne pas avoir communiqué en début de semaine sur le report de votre augmentation de capital…
X. G.-L. : Nous ne sommes pas là pour faire de la communication à tout-va. Il nous semble opportun d’avoir des éléments concrets et précis en main avant de faire circuler un communiqué. Ce qui n’était pas le cas en début de semaine.

L’AMF requiert une amende de 650 000 euros (500 000 euros contre l’entreprise et 150 000 contre vous). Elle vous reproche notamment de ne pas avoir indiqué, dans la note d’opération établie dans le cadre de son introduction en Bourse en 2013, que les fonds recueillis avaient également vocation à être affectés au règlement de dettes fournisseurs arrivées à échéance. Quelle est votre position ?
X. G.-L. : Je suis extrêmement surpris par ce montant très élevé et disproportionné. Il ne correspond pas aux jurisprudences en la matière. Je rappelle que nous ne sommes en phase avec aucun des griefs qui nous sont reprochés. En conséquence, nous estimons devoir n’être condamnés à rien et avoir amené suffisamment d’explications et d’éléments tangibles. Nous avons respecté l’ensemble des réglementations.

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