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Une rentrée en fanfare pour l'éditeur LeLivreScolaire.fr
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Une rentrée en fanfare pour l'éditeur LeLivreScolaire.fr

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Fondé en 2010, l'éditeur lyonnais de manuels scolaires numériques et papiers, LeLivreScolaire.fr aborde la rentrée 2019 en grande forme. La révision des programmes pour les niveaux de seconde et première générales lui permettent de gagner des parts de marchés et de s'affirmer sur le marché du livre numérique.

— Photo : DR

Il y a des réveils plus faciles que d’autres. Alors que plus de cinq millions de collégiens et lycéens font leur rentrée le 2 septembre, Raphaël Taieb aborde la journée bien plus sereinement. Cofondateur et dirigeant de l’éditeur bimédia LeLivreScolaire.fr (50 salariés), lui fait figure d’outsider dans le monde de l’édition de manuels scolaires.

Face aux géants de l’édition que sont Nathan, Hachette ou encore Bordas, la petite PME, fondée en 2010 à Paris, et qui a pris ses quartiers à Lyon en 2014, profite de la réforme des programmes du lycée pour s’affirmer comme le poil à gratter du secteur. « Grâce à la refonte des programmes pour les filières générales de seconde et première au lycée, nous arrivons à prendre 16 % du marché. Cela nous permet de faire jeu égal avec Nathan ou Hachette, qui se situent respectivement à 18 % et 16 % de parts de marché », assure Raphael Taieb, dont l’activité était jusqu’ici limitée aux manuels pour le collège.

Un deuxième coup de force pour l’éditeur après la réforme du collège en 2016 : elle lui avait permis de grimper à 10 %. Une progression rapide qu’il savoure aujourd’hui. « Au départ, le secteur de l’édition nous a un peu méprisés, puis on a commencé à les intriguer, estime-t-il. Aujourd’hui, la perception est devenue plus respectueuse. »

30 % de livres numériques prescrits

Construit sur un modèle collaboratif, où les professeurs du secondaire participent à la construction des manuels - entre 50 et 200 professionnels par livre, LeLivreScolaire.fr propose des manuels scolaires consultables gratuitement en ligne à destination des élèves. L’entreprise regroupe au total une communauté de près de 3 000 professeurs, répartis entre des coauteurs bénévoles, chargés de la relecture, et des auteurs, participant à la rédaction des ouvrages et rémunérés en droits d’auteur. Un comité scientifique, composé de professeurs de l’Éducation nationale et d’universitaires, garantit le contenu.

En parallèle, la société a pris en 2016 le virage de l’édition papier et édite donc ces ouvrages collaboratifs comme ses concurrents. Une nécessité pour être rentable et se développer. « Nous sommes leader sur l’édition de livres numériques et cela correspond à près d’un tiers de notre CA », fait savoir Raphaël Taieb, qui commercialise sur abonnement des services annexes aux professeurs. Si le dirigeant ne communique pas sur le chiffre d’affaires de l’entreprise, il assure être rentable. « Nous sommes un techno-éditeur, c’est-à-dire que, nous, nous faisons un travail d’édition classique, auquel nous avons ajouté une brique qui est le digital », explique-t-il.

LeLivreScolaire.fr affiche 16 % de parts de marché dans le secteur de l'édition de manuels scolaires. Une activité soutenue par les refontes des programmes du lycée ces dernières années — Photo : DR

Besoin de notoriété

L’éditeur lyonnais sait, en revanche que dans un secteur très concentré, où seulement les sept éditeurs traditionnels se sont partagé un marché de 285,2 M€ en 2018, la notoriété est un gage de développement. « Nous sommes fatalement moins connus que les poids lourds du secteur, mais nous travaillons pour améliorer notre visibilité. Il y a, en revanche, un élément qui est sain et rassurant, c’est que nos principaux prescripteurs sont les professeurs eux-mêmes », avance-t-il.

Et le dirigeant de s’avouer optimiste : « S’il est vrai que la résistance au changement est parfois forte dans l’Éducation nationale, nous remarquons tout l’inverse sur les livres scolaires, avec une vraie envie de changement ». D’autant, que le travail ne manquera pas non plus cette année, puisqu’en septembre 2020, ce sera le tour des programmes de terminales d’être sujet à modification.

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