Isère
Une incursion gagnante dans le secteur médical pour le vendéen Tronico
Isère # Électronique

Une incursion gagnante dans le secteur médical pour le vendéen Tronico

S'abonner

Tronico envisage une croissance de 15% en 2017 en adressant le médical. Une nouvelle dynamique impulsée par son équipe R&D implantée à Grenoble.

— Photo : Jéromine Doux - JDE

« En plus de nos activités historiques liées à la conversion de puissance, notre ambition est de devenir une référence dans le secteur des medtechs », explique Yann Pichot, directeur de la filière médicale, industrie et biotechnologie chez Tronico. Ainsi, le groupe bénéficiera d'un business model sur trois pieds (aéronautique, défense et médical) d'ici 2020. « Pour l'instant, le médical ne représente que 5 % de notre chiffre d'affaires. Mais nous avions constaté qu'il existait des synergies entre ce secteur et celui de l'aéronautique », ajoute-il. Tronico a déjà noué un premier partenariat stratégique avec un grand groupe du secteur (nom : NC), tandis que le groupe Alcen (maison mère) vient de signer un accord avec le fabricant de dispositifs médicaux Eveon (Grenoble). Jusqu'ici, les principaux marchés de Tronico étaient tournés vers l'aéronautique et la défense, avec, pour clients, de grands comptes tels que Thalès ou Safran.

Une gamme de produits en propre

« Nous sommes aujourd'hui l'un des principaux fournisseurs d'électronique pour toute la supply chain aéronautique européenne », glisse le directeur de la filière médicale et industrie. Spécialisé dans la fabrication de dispositifs d'électronique embarquée pour les avions (commandes de vol, calculateurs moteurs), Tronico possède déjà une expertise sur des composants pouvant s'avérer critiques. « La production se fait en accord avec nos clients sur l'un de nos sites en France ou au Maroc, où nous avons créé une usine en 2005 », détaille Yann Pichot. Le groupe a aussi développé une gamme de produits en propre, avec notamment des dispositifs de conversion de puissance, des applications s'appuyant sur de la spectroscopie (en lien avec l'Université de Nantes), des activités de mesure de la qualité de l'eau par biocapeurs à travers la filiale VigiCell (La-Roche-sur-Yon) et de la géolocalisation en intérieur pour le milieu industriel. « Les produits liés à la conversion de puissance et à la géolocalisation sont déjà commercialisés, tandis que les dispositifs liés à la spectroscopie seront lancés d'ici 2 à 3 ans », annonce Yann Pichot.

Une croissance organique et internationale

En dehors de l'acquisition de VigiCell réalisée par le groupe Alcen en 2015, la volonté de Tronico est de croître de manière organique. En 2016, Tronico a enregistré 63 millions d'euros de CA et vise une croissance de 15 % en 2017. « En aéronautique, cela peut aller vite car les affaires peuvent atteindre plusieurs millions d'euros et s'étaler sur plusieurs années », rappelle-t-il. « Nous pouvons encore prendre des parts de marché sur le secteur médical ». Tronico souhaite aussi développer l'export (5 % de ses ventes actuellement). « Nous travaillons déjà avec l'Angleterre, la Belgique et visons des développements à Montréal et Seattle, pour adresser le marché nord-américain où il existe Boeing et sa supply chain, mais aussi d'autres constructeurs comme Bombardier », glisse-t-il. Le Brexit s'avère être une opportunité pour la société, puisqu'elle a été sollicitée par une société anglaise qui souhaiterait produire au sein de l'Espace Schengen pour éviter les droits de douane. « La filière iséroise des medtechs en ce sens peut être attractive et a une carte à jouer », estime Yann Pichot.

Isère # Électronique