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Un succès enrobé d'innovations pour Marini-Ermont
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Un succès enrobé d'innovations pour Marini-Ermont

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Première PME du département de la Loire de par son chiffre d’affaires, Marini-Ermont mise sur l’innovation pour conserver son leadership en France et à l’international. Après avoir mis au point en 2018 la première usine d’enrobés mobile en continue au monde, la filiale lorettoise du groupe Fayat vient de sortir une usine entièrement intégrée dans des containers pour faciliter son transport à l’étranger.

— Photo : Gilles Cayuela - Le Journal des Entreprises

Après avoir vu son chiffre d’affaires progresser de 8,5 % en 2018 à 49,6 M€, Marini-Ermont (120 salariés), le leader mondial de la production d’usines d’enrobés, devrait boucler l’exercice 2019 en léger recul. « Nous naviguons par temps de tempête avec des années très bonnes et d’autres un peu moins mais avec toujours en tête l’objectif de continuer à faire des bénéfices que l’on va pouvoir réinvestir dans l’innovation. C’est une question de survie ! Pour continuer à être compétitif face à la concurrence internationale, il faut innover », justifie Thierry De Sars, directeur du développement et du marketing produits de Marini-Ermont.

« La route 100 % recyclée » d’Eurovia

Dans cette logique d’innovation, la filiale lorettoise du groupe Fayat a sorti en 2018 la première usine d’enrobés mobile en continue au monde, permettant de recycler jusqu’à 100 % d’agrégats d’enrobés. Baptisée TRX 100 %, cette usine d’enrobés mobile vient prendre place au plus prêt de la portion de route ou d’autoroute où les enrobés sont fraisés. « Les agrégats d’enrobés sont ensuite amenés jusqu’à l’installation, traités, chauffés et recyclés jusqu’à 100 % pour au final être réappliqués sur la route. On préserve ainsi les ressources naturelles nécessaires à la création des enrobés tout en réduisant la logistique de transport au minimum et donc l’empreinte carbone des travaux », explique Thierry De Sars.

Développé pour le compte d’Eurovia, ce concept de « route 100 % recyclée » a été soutenu par l’ADEME dans le cadre du programme d’investissements d’avenir. Un concept que la filiale du groupe Vinci a déjà testé sur l’autoroute A10 au nord de Bordeaux et plus récemment du côté d’Angoulême. « C’est un premier client. Nous en cherchons d’autres mais tout le monde n’est pas prêt aujourd’hui à faire de la route 100 % recyclée. L’avenir se situe plus dans un recyclage à 60 ou 70 %. C’est pour cette raison que nous réfléchissons à des développements de machines plus économiques qui permettraient d’aller jusqu’à 70 % », explique le directeur du développement et du marketing produits de Marini-Ermont.

Une usine sur containers pour l’international

Si la route recyclée représente incontestablement un marché d’avenir, Marini-Ermont a bien conscience que les retombées économiques de telles innovations ne vont pas se faire immédiatement. « La croissance se fera d’abord sur le développement de machines qui nous permettront de nous développer à l’international », assure le dirigeant.

La PME ligérienne, qui réalise entre 40 % et 60 % de son chiffre d’affaires à l’export, selon les années, vient, à cet effet, d’investir 10 000 heures d’études et pas moins de 500 000 € pour mettre au point une usine d’enrobés entièrement intégrée dans 8 containers. Une innovation qui va permettre à Marini-Ermont de transporter ses usines à moindre coût par route, trains ou bateaux. « Cela coûte beaucoup moins cher que le transport exceptionnel. Ce qui va nous ouvrir les portes de pays lointains auxquels nous n’avions pas accès comme l’Amérique du Nord, l’Afrique du Sud ou encore l’Australie », espère Thierry De Sars.

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