« Saint-Etienne est un territoire qui doit conserver et développer son industrie. Et nous avons le sentiment d’être dans notre rôle d’ETI implantée dans ce territoire en investissant à Saint-Etienne », lance Élizabeth Ducottet. Très attachée au berceau historique qui a vu naître le fabricant de dispositifs médicaux textiles, la dirigeante de Thuasne (2 300 salariés ; 235 M€ de CA en 2019) a décidé en ce début d’année de « développer l’investissement industriel à Saint-Etienne ». Une décision qui découle d’une bonne nouvelle reçue récemment par la capitaine d’industrie, qui depuis près de trente ans mène tambour battant le développement de son entreprise.
« Nous avons obtenu un résultat clinique de très bonne qualité pour notre Kit Biflex, un ensemble de bandes de compression dédiées à l’ulcère veineux. Cette étude fait état d’une amélioration de 40 % de la cicatrisation par rapport à d’autres types de traitement. Cette performance nous a permis d’obtenir une prise en charge par l’assurance maladie et nous a conduits à mettre des moyens exceptionnels pour développer ce dispositif que nous avons lancé courant 2019 et qui est entièrement fabriqué à Saint-Etienne », expose Élizabeth Ducottet.
Plus d’un million d’euros pour le Kit Biflex
Concrètement, Thuasne va investir « un montant supérieur à un million d’euros » pour se doter de nouvelles machines et rénover la partie de son usine historique de tissage de La Jomayère qui fabriquait jusqu’alors ce dispositif. « Nous voulons doubler notre capacité de production sur ce dispositif de cicatrisation. Il vient d’être enregistré aux Pays-Bas en ayant obtenu le même remboursement qu’en France. Cela va donc nous permettre de consolider en même temps une position à l’international où nous avons une filiale », précise la dirigeante.
Si le Kit Biflex doit donc permettre à Thuasne de continuer à grappiller des parts de marchés à l’international (45 % de CA, 15 filiales, 80 pays couverts), il devrait surtout permettre à l’ETI familiale de confirmer son positionnement en tant qu’acteur de la santé. « Cette innovation représente pour nous un véritable enjeu en termes de capacités thérapeutiques et de notoriété auprès du corps médical et des patients », avoue Élizabeth Ducottet, peu prolixe sur ses attentes en termes de business.
8 M€ d’investissement au total en 2020
Discrète sur les chiffres pour ne pas éveiller l’appétit de ses concurrents directs locaux (Sigvaris, Gibaud), la dirigeante lâche néanmoins une information de taille : « Notre site historique ne sera pas le seul à bénéficier d’investissements industriels. Nous allons aussi investir plusieurs millions d’euros sur nos autres sites stéphanois (500 salariés sur 4 sites : La Jomayère dédié au tissage, Vercors pour le tricottage, Agora pour la logistique et Louis Gras pour la R&D, NDLR) et notamment un investissement d’accroissement industriel au titre de la R & D pour pouvoir développer de nouveaux process ».
Si on ajoute à cela les moyens qui seront alloués aux filiales à l’international, Thuasne devrait réaliser « au total 8 millions d’euros d’investissement industriel en 2020. Une somme équivalente à celle investie en 2019 », conclut Élizabeth Ducottet, qui espère dépasser les 240 M€ de chiffre d’affaires cette année.
