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Tests cosmétiques : Eurofins fait du lyonnais Dermscan son pilier européen
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Tests cosmétiques : Eurofins fait du lyonnais Dermscan son pilier européen

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Le laboratoire de tests en cosmétologie Dermscan, créé en 1990 à Lyon par Frédérique Girard-Ory, est récemment passé dans le giron d'Eurofins. Le géant européen, qui développe fortement sa branche cosmétologie, veut faire de la pépite lyonnaise son « pilier pour la zone Europe ».

Après avoir écarté de nombreuses offres de rachat, Frédérique Girard-Ory a finalement accepté de vendre le laboratoire lyonnais Dermscan au géant européen Eurofins — Photo : Dermscan

A nouveau périmètre, nouvelle organisation. Trois mois après son rachat par le géant luxembourgeois Eurofins (CA 2018 : 3,8 milliards d’euros, 45 000 salariés), le laboratoire lyonnais Dermscan, spécialisé dans les tests de produits cosmétiques, expérimente un mode opératoire inédit. « Avant je décidais de tout, c'est donc nouveau pour moi », sourit Frédérique Girard-Ory, fondatrice de cette pépite locale (CA 2018 : 12 millions d’euros, 150 salariés), créée en 1990.

Habituée à être seule à bord, cette ex-cheffe d’entreprise fait ainsi l’expérience d’une vie de "simple" employée. Et doit désormais compter avec le board d’Eurofins, un mastodonte créé à Nantes il y a 31 ans, devenu leader mondial dans l’analyse des produits alimentaires avec 650 laboratoires dans 45 pays. « Nous apprenons à nous connaître. Les habitudes de travail sont différentes », concède Frédérique Girard-Ory, qui garde toutefois la main sur ses équipes locales. « D’un point de vue managérial, rien n’a changé finalement. » Mais sur toute la partie stratégie, c’est désormais la maison-mère qui a le dernier mot.

Une pépite convoitée

C’est justement cette feuille de route stratégique poussée par Eurofins qui a convaincu Frédérique Girard-Ory de vendre son "bébé". « Je n'avais pas de successeur en interne. J'ai senti que c'était le bon moment », consent la dirigeante. Elle avait pourtant refusé de nombreuses offres de rachat, dont une première de Eurofins en 2015. « A l’époque, je ne comprenais pas leur projet entrepreneurial ». Pour cause : la branche "tests cosmétiques" du groupe luxembourgeois était alors naissante. Mais depuis, ce dernier s’est imposé, à force d’acquisitions, comme l’un des principaux poids lourds du secteur.

En 2015, Eurofins a ainsi racheté le laboratoire bordelais Evic France après l’acquisition de ATS, une PME d’Aix-en-Provence spécialisée dans l’analyse sur les produits cosmétiques et les détergents. Une dynamique de croissance externe qui s’est accélérée cet automne. « Un mois avant Dermscan, nous avons mis la main sur le laboratoire américain Clinical Research Laboratory (CA : 12 millions de dollars, 100 salariés) », confirme au Journal des Entreprises Hugues Vaussy, directeur financier d’Eurofins.

Pilier européen d'Eurofins

Peu avant, le groupe créait ex nihilo plusieurs structures en Australie et en Asie. Résultat : Eurofins rayonne désormais sur les principaux marchés de la cosmétologie. « Nous souhaitons créer un "effet réseau" avec des compétences homogènes disponibles aux États-Unis, en Europe et en Asie. Dermscan est notre pilier pour la zone Europe », détaille Hugues Vassy.

Un rôle « flatteur », reconnait Frédérique Girard-Ory. « Eurofins compte sur le savoir-faire de nos équipes », se réjouit-elle, admettant qu'il soit néanmoins possible que la greffe, à titre personnel, « ne prenne pas ». « Il est trop tôt pour le dire », reconnait-elle simplement. « J’ai toujours aimé diriger mon entreprise, travailler avec mes collaborateurs, la développer à l’étranger ». Maintenant que Dermscan est entre d’autres mains, Frédérique Girard-Ory reste à la barre, à la fois « concentrée, investie et réaliste ».

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