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Tables "business" : les bons plans des patrons lyonnais
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Tables "business" : les bons plans des patrons lyonnais

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Dans quels restaurants, cafés et autres bars à vin lyonnais rencontrer des dirigeants d'entreprise locaux, comme Alexandre Fourtoy (1Kubator), Guilhem Bertholet (La Cuisine du Web), Virginie Delplanque (Lyon French Tech) ou Benoit Laplanche-Servigne (Agence Min) ? La génération montante des entrepreneurs du territoire livre ses bonnes adresses pour parler « affaires ».

« L’entrepreneur lyonnais aime manger et est en recherche permanente de nouvelles tables », reconnait Guilhem Bertholet, PDG d’Invox, agence lyonnaise de content marketing — Photo : Jay Wennington - Unsplash

À Lyon, plus qu’ailleurs, la gastronomie n’est pas une affaire de génération. Qu’ils soient geeks, grands patrons, décideurs locaux, entrepreneurs de la communication ou du numérique, tous cultivent l’art de la table. « L’entrepreneur lyonnais aime manger et est en recherche permanente de nouvelles tables », reconnait Guilhem Bertholet, PDG d’Invox, agence lyonnaise de content marketing.

Pour impressionner un client important, un restaurant étoilé fera toujours son effet. Bocuse, La Mère Brazier, Takao Takano ou encore le Neuvième Art sont parmi les plus cités. Mais les portefeuilles des jeunes entrepreneurs et start-uppers ne sont pas toujours aussi fournis que celui des capitaines d’industrie lyonnais. Pour un étoilé accessible, il faut tabler sur Le Gourmet de Sèze (6e arrondissement) ou PRaiRiaL (1er).

Les grandes tablées, plus que les grandes tables

Dans un rapport qualité-prix plus abordable, il existe une multitude d’adresses à Lyon, où les chefs d’entreprises ont leurs habitudes. À Vaise, les start-up apprécient particulièrement les produits frais et la belle cuisine du restaurant Racine (9e). Un lieu qui comble les attentes de la jeune génération d’entrepreneurs, car pas trop formaté, proposant des formules courtes et du fait maison.

« C’est très français d’aller au restaurant avec des clients... »

« Le midi, le déjeuner doit être rapide », confie Sylvain Tillon, fondateur et PDG de Tilkee, start-up spécialisée dans les logiciels de tracking de documents numériques, basée dans le 1er arrondissement. Lui fréquente davantage « les cuisines partagées ou des espaces de coworking, type La Cordée, plutôt que les grandes tables ». « C’est très français d’aller au restaurant avec des clients, estime-t-il. Aux États-Unis tout se fait à distance, même signer un contrat. »

Il n’empêche, un déjeuner d’affaires peut parfois grandement faciliter les choses. Raison pour laquelle il est important d’avoir toujours en tête quelques belles adresses. Imouto (7e), par exemple, en est une. Le restaurant propose une cuisine fusion et dispose à l’étage d’un espace privatif pour discuter à l’abri des regards.

François Turcas, président de la CPME du Rhône, fréquente lui le restaurant Au Comptoir d’Alice (6e) « pour sa simplicité et sa discrétion ». Quand Virginie Delplanque, déléguée générale de Lyon French Tech (2e), joue la carte de la proximité et les nombreuses tables de la rue des Marronniers, notamment Chez M‘man, un bouchon lyonnais. Récemment, elle a également découvert La Piscine, « où la vue sur la colline de Fourvière est géniale et l’offre qualitative ».

Le restaurant Le Danton, à Lyon — Photo : Pierre Tiessen

Le retour du mâchon

Si Daniel & Denise, avec ses trois établissements lyonnais, reste « le bouchon incontournable de Lyon », selon Alexandre Fourtoy, PDG et fondateur du réseau d'incubateurs 1Kubator, le Fourvière Hôtel (5e), adresse moins connue des amateurs de cuisine traditionnelle mérite le détour, juge-t-il. Dans cet établissement, qui offre un « cadre idéal pour un rendez-vous business en journée », a été reconstitué un véritable bouchon lyonnais. Le lieu, privatisable, peut accueillir une vingtaine de convives.

Dans un autre genre, Guilhem Bertholet se surprend à participer à des mâchons, une tradition lyonnaise d'encas matinaux, composés de charcuterie et de vin. « Il y a pas mal de mâchons qui s’organisent aux Halles Bocuse (3e) par exemple. On se retrouve à 5-7 chefs d’entreprises très tôt pour parler d’un sujet, autour d’une salade, un plat traditionnel et un canon de rouge. Efficace et convivial. J’ai l’impression que le concept est en train de se relancer. »

La formule « palace » fonctionne très bien à Paris et mériterait d’être davantage développée à Lyon, de l’aveu même des patrons interrogés. Le futur hôtel Intercontinental 5 étoiles du Grand Hôtel Dieu (2e) devrait y remédier très prochainement et suscite beaucoup d’attentes.

>> Lire notre zoom : Grenoble, Saint-Étienne, Roanne : les tables préférées des patrons

Le petit-déjeuner pour gagner du temps

Plus globalement, le temps du petit-déjeuner est très prisé de la nouvelle génération d’entrepreneurs. Parmi les adresses citées par les dirigeants, l’Hôtel Le Royal Lyon - qui héberge désormais l’Institut Paul-Bocuse - est une référence.

Autour de la place Bellecour, se niche aussi un café au cœur de la librairie Raconte-moi la Terre. Benoit Laplanche-Servigne, dirigeant de l’agence de créations de contenus Min, est un habitué des lieux. « Vous traversez la librairie et, tout au fond, sous la verrière, cet espace cosy, idéal pour une réunion à l’abri des regards. » Pour un petit-déjeuner d’affaires ou un café, le nouveau toit-terrasse de la Maison Nô (1er) ou l’élégant café Le Rive Gauche (6e) cher à François Turcas sont aussi des spots chics et qui montent. À même de rivaliser avec le Sofitel (2e), le Radisson (3e), l’Institution (2e) ou Le Café des Négociants (2e).

Enfin, impossible de passer à côté du concept de "slow café", importé des États-Unis, qu’apprécie particulièrement Virginie Delplanque. « Ce sont des lieux très prisés de la communauté tech. On ne paie pas à la consommation, mais en fonction du temps passé. » Il en existe un certain nombre à Lyon tels que Soffa (1er et 7e), l’Anticafé (1er), Oslow (3e) ou encore le Newtree Café (2e).

Photo : Jules Azelies

Les adresses nocturnes

Matinale, la nouvelle génération d’entrepreneurs a tendance à ne pas trop sortir le soir. Pour boire une bière ou un bon verre de vin dans un format afterwork, une adresse comme Muraato (2e), privatisable, propose de généreuses planches de charcuterie - fromages et vins corses. La dimension des lieux chaleureux est idéale pour un moment d’échanges.

Pour une bière en afterwork, les start-uppers fréquenteront plutôt le Sirius (3e), une péniche installée sur les berges du Rhône, bien connue des Lyonnais, qui propose une belle programmation jazz et des bières belges.

Pour prendre un verre de Bourgogne, le Burgundy Lounge (2e), établissement du groupe Solexia, incarne un lieu haut de gamme en pleine ascension. Enfin, les amateurs de belles bouteilles se délecteront d’une soirée en compagnie de Georges Dos Santos, "star" lyonnaise, sacré meilleur caviste de France en 2010. Si le Georges Five, son établissement de la rue du Bœuf (5e), est désormais fermé au grand public, ce personnage de la vie nocturne continue de le faire vivre. À la demande de quelques privilégiés, il organise de temps à autre des soirées privées autour de ses grands crus et de ses histoires, toutes plus incroyables les unes que les autres.

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