Le e-commerçant de chaussures et articles de mode Spartoo (420 salariés, 214 M€ de volume d’affaires en 2021 dont 128 M€ de chiffre d’affaires), basé à Grenoble (Isère), a annoncé la prolongation de son "bouclier anti-inflation", instauré en septembre. "Nous le poursuivrons tant que nous n’aurons pas constaté de baisse avérée des prix à la consommation", explique Boris Saragaglia, cofondateur et PDG de l’entreprise, dont l'activité a ralenti en 2022. Si ce type d’instrument est désormais répandu dans la grande distribution, il reste rare dans la vente en ligne, affirme le dirigeant. Début mars, le gouvernement a mis en place un dispositif anti-inflation engageant la grande distribution à proposer les prix "les plus bas possible" sur une sélection de produits jusqu’en juin.
Un ajustement des prix en fonction des remontées clients
Spartoo s'engage de son côté à rembourser cinq fois la différence si le consommateur trouve le même produit moins cher ailleurs. "Nous avons eu pas mal de demandes au démarrage de l’offre et avons versé la différence à ceux qui le demandaient, en échange de la preuve fournie et en tenant compte du prix du transport puisque nous offrons la livraison", détaille Boris Saragaglia. Ces remboursements ont représenté une centaine de milliers d’euros pour Spartoo depuis le lancement du dispositif. Mais les demandes ont progressivement ralenti, affirme le PDG. En grande partie, selon lui, parce que Spartoo a ajusté ses prix pour tenir compte des remontées clients. "Cet outil nous a permis d’adapter nos tarifs et de proposer le meilleur rapport qualité prix possible", avance le dirigeant.
Ainsi, l’offre concerne une cinquantaine de grandes marques et environ 400 produits. "Nous avons choisi de protéger les produits les plus demandés sur notre site, en fonction de nombre de vues. Il s'agit de trouver le bon équilibre, nous ne pouvons pas proposer ce bouclier sur tous les produits", poursuit Boris Saragaglia.
Réduire les stocks en 2023
Ce dispositif permet à la fois de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs - la hausse des prix dans le textile et les chaussures est de l’ordre de 15 % à 20 % depuis 2019 -, et à l’entreprise de vente en ligne de fidéliser ses clients dans une période conjoncturelle difficile, estime le président de Spartoo. "Nous avons constaté une baisse de la fréquence d’achats. Et le panier moyen du consommateur a tendance à diminuer également", poursuit le PDG.
Spartoo s’est de son côté en partie prémuni de cette forte hausse des prix en augmentant fortement ses stocks, dès 2021, au début des problèmes d’approvisionnement. "Nous avons continué d’augmenter nos stocks en 2022, de 15 % à 20 %, pour un montant de 10 millions d’euros", décrit Boris Saragaglia. Tout l’enjeu pour 2023 sera désormais de réduire ces stocks, dans un contexte de ralentissement de la consommation. "Nous devrons agir avec prudence et agilité, afin de nous adapter au consommateur cette année", philosophe le PDG.
