80 000 m² d’exposition, 50 000 visiteurs attendus, 900 exposants et des camions pour tous les goûts (du 3,5 tonnes au modèle XXL de 44 tonnes)… Le salon Solutrans – dédié aux solutions de transport routier et urbain (du 19 au 23 novembre à Lyon) – s’annonce « spectaculaire » et « ouvert sur le monde », promet son président Patrick Cholton. Pour sa 15e édition, ce rendez-vous bisannuel, principale référence en Europe avec le salon IAA de Hanovre, pousse en effet les murs en accueillant « 50 % d’exposants étrangers supplémentaires ». Et renforce sa dimension internationale depuis sa récente adhésion au réseau Oica (Organisation internationale des constructeurs automobiles), présent dans 35 pays.
« Concentré d’innovation »
Les principaux acteurs régionaux de la filière – constructeurs et carrossiers – bien sûr se bousculent à Solutrans. « C’est un vrai concentré d’innovations », constate Jean-Marc Boucheret, responsable mobilité durable chez Iveco Bus, qui emploie 1 600 personnes sur le territoire (dont 1 300 sur son site de production ardéchois d’Annonay). Vitrine technologique, « ce salon pense la mobilité de demain », insiste son président. « Le marché du poids lourd a généralement 4 à 6 années d’avance sur celui des véhicules particuliers ».
L’enjeu de cette édition, placée - c’est une première - sous le haut patronage de la présidence de la République ? La montée en puissance des solutions de transport à énergie alternative alors que le marché reste très largement dominé - à plus de 90 % - par les moteurs roulant au diesel. « La norme antipollution Euro 6 a toutefois permis de baisser drastiquement les émissions de ces moteurs », tient à rappeler Patrick Cholton. Mais d’autres, roulant au gaz et à l’électricité, grignotent peu à peu des parts de marché. Sans compter les moteurs à hydrogène « dont les premiers modèles sont attendus en 2025 », considère-t-il.
De Renault Trucks à Lamberet
Chez Renault Trucks (CA 2018 : 4,2 milliards d’euros ; 6 000 salariés en Auvergne Rhône-Alpes) et Iveco, cette course au carburant alternatif est bel et bien lancée. Le premier a développé une gamme complète, baptisée ZE, du 3,6 tonnes au 26 tonnes – dont une version benne à ordures, offrant une autonomie de 120 km - tandis qu’Iveco est leader sur le gaz carburant. Et tant pis si de récentes études (dont celle de l’ONG T & E) estiment que les camions roulant au GNL polluent davantage que ceux roulant au diesel. « Ce n’est pas ce que reflète la réalité », estime Jean-Marc Boucheret. Le mastodonte XPO Logistics (ex-Dentressangle) vient d’ailleurs de passer commande d’une centaine de camions Iveco, carburant au gaz naturel comprimé et liquéfié.
Autre acteur poids lourd régional présent à Solutrans : Lamberet (CA 2018 : 210 millions d’euros ; 1 100 salariés dont 1 000 en France). Le carrossier bressan, adossé au groupe chinois Xinfei, va y présenter 11 nouveaux modèles frigorifiques, sur le segment des utilitaires et des 7 à 26 tonnes. « Nous avons pour ambition de fournir et d’enrichir l’intégralité de la gamme », précise Erick Méjean, son directeur général.
