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Sirha 2019 : Comment Sabarot-Wassner surfe sur le vegan et structure la filière
Haute-Loire # Agroalimentaire # Innovation

Sirha 2019 : Comment Sabarot-Wassner surfe sur le vegan et structure la filière

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Le distributeur de produits alimentaires Sabarot-Wassner, basé près du Puy-en-Velay (Haute-Loire), profite de la tendance de consommation actuelle pour les céréales et les graines, et vise un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros d’ici à 2023. Une stratégie de longue date mêlée à une audace en faveur de l’innovation et d’une diversification de la production.

— Photo : DR

Impossible de les rater, les lentilles Sabarot s’affichent partout à Lyon. À l’occasion du Sirha 2019, le salon international de la restauration et de l’hôtellerie et de ses 200 ans, l’entreprise Sabarot Wassner (CA 2018 : 60 M €, 140 salariés) dévoile une campagne de publicité grand format à travers près de 260 affichages au bord des routes (4x3m) et dans les transports de la métropole (2m²). Pour 15 000 euros investis dans cette campagne - « une première », selon Antoine Wassner, directeur général de l’entreprise depuis 2007 -, la société veut se faire connaître des consommateurs lyonnais avec un message clair : « La lentille verte du Puy mais lyonnaise de cœur ! ».

Si l’entreprise met en scène son produit-phare, c’est aussi l’occasion de faire découvrir toute la gamme commercialisée par Sabarot et d'essaimer dans l’esprit des consommateurs. Spécialisée dans la production de céréales, de graines et de légumes secs, l’entreprise récolte aujourd’hui les fruits d’une vision attentive, et même intuitive, du marché pour s’adapter aux envies de ses clients. Avec un chiffre d’affaires en croissance de 11 % en 2018 et 15 % attendu en 2019, la société de Chaspuzac (Haute-Loire) n’en finit pas d’amasser les succès. À horizon 2023, il vise les 100 millions de CA.

Sabarot investit 15 000 euros dans une campagne de publicité à destination des lyonnais pour fêter ses 200 ans — Photo : DR

Anticiper la demande

« Depuis quinze ans, nous avons fait le choix d’être un dénicheur de graines. Nous avons misé sur le développement des graines et des céréales prêtes à cuire », avance Antoine Wassner, septième génération à la tête de l’entreprise familiale, qui fête ses 200 ans cette année. Des voyages à travers le monde qui l’amènent à découvrir toutes sortes de céréales qu’il décide ensuite de commercialiser. « La moitié de nos produits secs prêts à cuire est vendue en GMS », précise le DG. Le reste est écoulé auprès d’industriels de l’agroalimentaire et du food service.

Une stratégie qui épouse aussi l’engouement actuel des consommateurs pour ces produits sains et la mode vegan. Sabarot est par exemple le premier importateur français de quinoa. Outre les champignons sylvestres, l’entreprise s’est également tournée il y a une trentaine d’années vers les escargots de bourgogne, devenant leader européen du secteur.

Structurer la filière

Pour Sabarot, l’enjeu est aussi dans le champ. L’entreprise a fait l’acquisition en janvier 2018 des Établissements Laurent (Haute-Loire) spécialisé dans les produits du sol, les engrais et l’alimentation pour le bétail. Transformée en filiale – Sabarot Agriculture – l’opération répond au besoin de « maîtriser et structurer la filière » au niveau local, selon le DG.

Objectif à moyen terme ? Faire passer les approvisionnements en direct à 50 % d’ici cinq ans, contre 10 % aujourd’hui. Pour y parvenir, Antoine Wassner n’exclut pas de procéder à de nouvelles opérations de croissance externe. « D’autres acquisitions viendront mais il est encore trop tôt pour se positionner », juge le dirigeant de 38 ans.

Investir pour innover

Un développement qui passe également par le champ de l’innovation. Pour répondre à de nouveaux besoins, l’entreprise investit. « 2018 coïncide aussi avec un investissement majeur de l’entreprise. Nous nous sommes équipés d’une nouvelle unité de cuisson et de surgélation pour décliner nos légumes secs et céréales sur trois facettes : le sec, la conserve et la surgélation », explique Antoine Wassner.

Au total, ce sont près de 10 millions d’euros qui seront mobilisés entre 2018 et 2020 par l’entreprise pour moderniser la production.

Haute-Loire # Agroalimentaire # Innovation # Investissement