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Sibius veut améliorer la détection de l'autisme grâce à un jeu
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Sibius veut améliorer la détection de l'autisme grâce à un jeu

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Guillaume Bézié, dirigeant de la start-up lyonnaise Sibius propose une application SaaS pour détecter précocement l'autisme chez les enfants grâce à la technologie du digitracking.

— Photo : Sibius

Détecter l’autisme précocement chez les patients en jouant avec son doigt et une tablette. Telle est l’application que propose Sibius aux professionnels médicaux (pédiatre, orthophoniste…). « Il n’existait pas jusqu’ici d’outils pour diagnostiquer assez tôt des pathologies neurocognitives, à part le ressenti des patients ou la connaissance clinique. Les diagnostics de dépistage de l'autisme arrivent tardivement chez l’enfant, vers quatre à six ans », note Guillaume Bézié, PDG de Sibius, SAS au capital de 10 000 euros créée en septembre 2019 à Villeurbanne.

Une image et des algorithmes

L’application propose une image floue sur lequel le patient va être invité à passer son doigt pour révéler une image nette. À la manière de l’eye-tracking qui analyse le parcours de l’œil, le digitracking analyse les mouvements du doigt. Il s'agit d'une solution de substitution fiable, peu coûteuse et ludique. La technique vient de faire l’objet d’une publication scientifique dans la revue Nature Communications. Après trois ans de recherche menés par l’équipe d’Angela Sirigu, directrice de recherche en neurosciences à l’Institut des Sciences Cognitives (Lyon 1 CNRS), la preuve de concept est validée et a fait l’objet d’un dépôt de brevet. Spin-off des travaux de l’Institut des Sciences Cognitives, Sibius est aussi soutenue par l’accélérateur deeptech lyonnais Pulsalys.

« Le parcours du doigt a tendance à suivre le parcours réalisé par les yeux », relève Guillaume Bézié. Les patients autistes auront tendance à moins se focaliser sur les visages ou les regards des individus. « À partir des données recueillies, les algorithmes analysent les différences de comportement entre un individu neurotypique et un enfant autiste », détaille Guillaume Bézié.

Commercialisation fin 2021

Photo : Sibius

« On passe désormais à une phase industrielle pour récolter des données et améliorer l’analyse », explique-t-il. « Un logiciel est considéré comme un dispositif médical ce qui entraîne une feuille de route relativement longue. On espère commencer la commercialisation fin 2021 », précise-t-il. En attendant d’être vendu sous licence (plus 25 euros par test), Sibius compte lever 1,7 million d’euros en début d’année 2020. Guillaume Bézié est accompagné par le fondateur d’Amoeba, Fabrice Plasson, comme mentor et apporteurs d’investisseurs. À plus long terme, le dirigeant espère pouvoir étendre son application à la détection de commotions cérébrales ou de maladies neurodégénératives.

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