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Sanofi s’offre une cure de jouvence à base de start-up et PME agiles
Lyon # Santé

Sanofi s’offre une cure de jouvence à base de start-up et PME agiles

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Photo : Sanofi

Ce mercredi d'octobre, opération séduction chez Sanofi. À peine nommé Guillaume Leroy -le nouveau président France du géant pharmaceutique (33,8 milliards d’euros et 100.000 collaborateurs dans le monde)- enfile sa casquette d’entrepreneur. Et accueille avec Jean-Marc Nazaret (directeur des achats Sanofi France) et Eric Rebiffé (directeur Emploi territorial et de l’entrepreneuriat) quarante dirigeants venus de la France entière (dont onze d’Auvergne-Rhône-Alpes). Leurs points communs : avoir été repérés dans des incubateurs et travailler sur des thématiques stratégiques pour le géant pharma : R & D, biotech, e-santé et services innovants.

De 9 heures à 19h, ils et elles seront encouragées à exploiter les ressources de Sanofi. « On ne vient pas mendier des informations, livre ce dirigeant lyonnais, grâce au « Plan PME » elles nous sont livrées sur-mesure », jubile-t-il.
Le groupe créé il y a 44 ans Jean-François Dehecq et Jean-René Sautier a lancé en 2016 un programme baptisé « Plan PME ». « Ces dernières années, Sanofi est passé d’un modèle fermé à un système ouvert » décrit le président Guillaume Leroy dont le groupe qui compte 25.000 salariés en France répartis dans 10 régions sur 13 en concentre 6.000 dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

À Lyon, depuis mi-octobre, près de 1 500 collaborateurs sont rassemblés à Carteret (Lyon 7°) : environ 750 salariés dédiés aux fonctions support (achats, finances, systèmes d’information, communication, ressources Humaines…) et 650 collaborateurs pour l’activité vaccins.

« Le plan PME nous permet d’amener plus vite sur le marché des solutions adaptées à des besoins de santé non couverts ».

Faire entrer des électrons libre dans cette place-forte, serait-ce une façon d’éviter la « sédimentation » ? « On aide ces structures à grandir. Mais on y trouve notre compte également décrit Eric Rebiffé. Ce programme nous permet d’amener plus vite sur le marché des solutions adaptées à des besoins de santé non couverts. Plan PME permet aussi d’insuffler un esprit entrepreneurial à nos collaborateurs » ajoute-t-il, précisant de que de 40, les entreprises accompagnées seront sans doute une centaine l’année prochaine.

504 millions d’euros d’achats dans la Région

En 2016, le groupe a passé commande en Auvergne-Rhône-Alpes pour près de 504 millions d’euros : 73% des fournisseurs sont des TPE-PME, même si elles ne captent pour l’instant que 22% de la valeur fiduciaire. Par elles, Kaperli (26) concepteur et éditeur de serious games. Sa « graine de dirigeante » Lydia Martraire n’en revient pas de la facilité avec laquelle elle a décroché le marché Sanofi. « On a l’impression de faire face à un bulldozer mais j’ai rencontré des personnalités prenant des initiatives individuelles, qui s’emparent d’un sujet et éviter la sédimentation du dinosaure ! » décrit la jeune-femme dont l’entreprise passera de 85 000 euros de chiffre d’affaires en juin 2016 à au moins 300 000 en juin 2018. « Pour trouver de nouveaux marchés au sein du groupe, on me dit « ce n’est plus à vous de vous battre pour trouver des contacts, on s’en charge. Ensuite, à vous de convaincre ! » se réjouit-elle.

Hébergement chez Sanofi

Thibaud Nahon, dirigeant fondateur de Pharmacos, bureau d’études technique basé à Brignais est passé de 20 à 40 salariés en deux ans…. « C’est l’effet « Plan PME » assure-t-il. Mon interlocuteur m’a demandé comment le groupe pouvait nous aider. Je cherchais des fonds et des profils à recruter : Sanofi nous accordé 80.000 euros -sans prise de participation au capital-, et nous a ouvert sa CVthèque ». Le groupe pharmaceutique a aussi joué les entremetteurs, l’aidant à décrocher un autre marché de 550.000 euros par an. « Sanofi nous encourage à nous déployer hors de son champs, afin de ne pas dépendre de lui à plus de 40% du CA » interprète Thibaud Nahon. A l’occasion de cette journée, il a demandé à bénéficier d’un autre pan du programme : l’hébergement d’un bureau de représentation à l’étranger. Pour lui, ça sera Bruxelles.

Reste un point noir, de taille pour certaines entreprises : les délais de paiements. Une start-up a mis près d’un an avant de voir sa première facture réglée. « Sanofi a aimablement proposé 30 jours de délais de paiement, sauf que j’ai attendu mon contrat 6 mois » rapporte le dirigeant. « Nous avons obtenu le label Relation Fournisseurs décerné par Bercy, pondère Eric Rebiffé, lequel signifie que nous respectons les délais de 30 à 60. Si un problème se présente, notre service médiation y remédie » jure-t-il.

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